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MOLEX, UNE "VICTOIRE" AU GOUT AMER

Publié le 8 octobre 2016

L’année 2009 a été le théâtre d’une lutte très dure opposant les dirigeants de l’usine MOLEX de Villemur-sur-Tarn à leurs salariés. L’usine avait été rachetée par un groupe américain qui avait pour seul but de transférer l’activité de MOLEX et des autres filiales européennes vers les États-Unis. Pour cela il a été mis en place une série de « plan sociaux », plus exactement des plans de licenciement, très violents et surtout sans aucun fondement juridique. En effet, l’usine de MOLEX était, elle, bénéficiaire. Malgré cela, le groupe a quand même mis en route le plan de licenciement. La justice
a une première fois annulé ce plan car jugé illégal. Pendant cette période, des affrontements très durs ont eu lieu. Si les syndicats ont, comme à leur habitude, servi les patrons au lieu des travailleurs, ces derniers ont fait montre d’une combativité exemplaire. Ils ont multiplié les manifestations et sont allés jusqu’à séquestrer des DRH. Cela a fait grand bruit à l’époque dans les médias qui stigmatisèrent, bien entendu, « les violents travailleurs » qui pourtant étaient dans leur droit. Il est vrai que
c’est plus facile de taper sur des travailleurs qui se défendent face au cynisme de leur employeur, vu le rapport de force déséquilibré. Finalement les syndicats ont orienté les travailleurs vers la voie légale afin d’aider les patrons à liquider l’entreprise.

A la CNT-AIT nous avions fait alors aux travailleurs la proposition d’occuper l’usine et empêcher ainsi qu’elle ne soit vidée de ses machines afin de reprendre la production. Étant dans leur droit, ils auraient à terme eu gain de cause et conservé leurs emplois. Ce fut peine perdue, les belles paroles des syndicalistes et les vigiles embauchés par la direction ont empêché les MOLEX de retourner dans l’usine et ce fut la fin de la lutte. Sans machine, sans moyens de production la défaite était consommée. En septembre 2009 les travailleurs votèrent la fin de la mobilisation.

Huit ans après, la justice a tranché en faveur des ex-MOLEX et leur à accordé une prime de 7 millions d’euros à titre de dédommagement pour licenciement abusif. C’est une victoire au goût amer pour ces travailleurs dont certains survivent difficilement du RSA et dont beaucoup n’ont jamais retrouvé de travail stable. Sans compter que le groupe peut encore se pourvoir en cassation pour faire traîner l’affaire plus longtemps, et cela, on se doute, au détriment des ex-MOLEX.

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