Accueil > Société > Nationalisme / Identité / Religion > QUE MESSIEURS LES RELIGIEUX COMMENCENT / LA CROISADE DES ENFANTS/ AMALGAME (...)

QUE MESSIEURS LES RELIGIEUX COMMENCENT / LA CROISADE DES ENFANTS/ AMALGAME NON, CONTINUUM OUI

Publié le 7 février 2015

  QUE MESSIEURS LES RELIGIEUX COMMENCENT

Les religieux ont tous la même litanie : ils réclament du « respect ». Mais, leur définition du « respect » outre qu’elle est fausse (ce qu’ils veulent en fait, c’est écraser toute contestation) est à géométrie variable.

En effet, s’ils réclament ce fameux « respect » de la part des athées, libres-penseurs, agnostiques et autres mécréants ainsi que des croyants qui ne sont pas des leurs, nos religieux s’en dispensent dès qu’il s’agit d’eux-mêmes.

A commencer par les musulmans. Loin de constituer cette communauté idéologiquement homogène qu’on nous présente en Occident – ce qui donne à l’islam un aspect idyllique et augmente son pouvoir d’attraction - le monde musulman est fragmenté en une myriade de courants et de sous-courants férocement hostiles entre eux [1]  : sunnites (hanafites ; hanbalites – dont wahhâbisme et salafiyya -, mâlikites, châfi’ites), chî’ites (zaydites, duodécimains, ismaéliens…), sans oublier le Khârijime, le Mu’tazilisme, ni les fameux çûfi (soufis, qui se divisent eux-mêmes en une bonne douzaine de courants). Pour nous en tenir aux deux principaux courants, la haine séculaire des sunnites envers les chiites atteint des niveaux insensés : non seulement ils se traitent d’hérétiques mais ils se dénient réciproquement le droit de se dénommer «  musulmans ». Leur opposition n’est pas que verbale. Elle s’exprime aussi dans le sang, que ce soit en Irak, en Syrie, au Bahrein, au Yémen et même maintenant dans l’est de l’Arabie saoudite. Loin de se respecter, les différents courants musulmans se méprisent et se font la guerre. Des centaines de milliers de musulmans sont morts des mains d’autres musulmans, si bien qu’en pratique, on peut affirmer que les pires « islamophobes » (pour reprendre un concept auquel nous n’adhérons pas) sont les musulmans eux-mêmes.

Là ne s’arrête pas leur haine : leur zindîq-phobie [2] est tout aussi manifeste, à quoi il faut ajouter les attaques meurtrières quotidienne contre les croyants d’autres religions (coptes, zoroastrien, chrétiens, juifs…) dont le seul tort est de vivre au milieu de la fameuse « communauté des croyants ».

Cette haine n’est nullement propre à l’islam. Les chrétiens ont démontré dans l’histoire (et démontrent toujours, dès que l’occasion se présente [3]) un mépris tout aussi violent entre eux et envers les autres. En témoignent par exemple les interminables guerres de religion, entre catholiques et protestants, qui ont ensanglanté l’Europe à partir du premier quart des années 1500, lesquelles sont montées en puissance jusqu’au XVII-XVIIIe siècle (avec une liste interminable de victimes assassinées, violées, exterminées dans les galères royales…) et dont on peut trouver des prolongements jusqu’à nos jours (Irlande). En témoigne tout autant l’invention par nos pieux chrétiens, dès 1231, d’une organisation au sadisme monstrueux, l’Inquisition, qui pour l’amour de dieu, tortura, dépeça, brûla pendant plus de 600 ans [4] à tour de bras celles et ceux qui ne « respectaient » pas la religion catholique comme il se doit (cathares, marranes…).

Loin d’être par le « respect », c’est grâce à la libre critique, à l’ironie mordante, à la gouaille, à la contradiction virulente, portées, souvent au péril de leur vie, par de multiples individus, qu’il a été possible de mettre fin à de telles horreurs. Sachons nous en souvenir.

Pour en revenir au titre de cet article, rappelons une anecdote. Au XIXe siècle, un libelliste (pas vraiment libertaire…) avait écrit, à propos de l’abolition de la peine de mort, ces mots malicieux « Si l’on veut abolir la peine de mort, que messieurs les assassins commencent ! ». Reprenons cette boutade à notre compte : « S’ils veulent du respect envers leurs différentes religions, que messieurs les religieux commencent ! ». Dans l’attente, continuons la critique.

Contact


Envoyer un message