AUSTRALIE

Publié le 23 février 2014

Lors du dernier congrès de L’AIT, le groupe anarchosyndicaliste australien a été accepté pour faire partie de l’Internationale. Nous saluons l’entrée de ces nouveaux compagnons et leur souhaitons de réussir dans leur action. Après le congrès, nous avons reçu la visite d’un des délégués australien dans notre chère ville rose. Outre un moment de franche camaraderie le compagnon à pu nous dresser un rapide constat de la situation de la société et du mouvement anarchiste local.

LA SITUATION SOCIALE

Comme partout ailleurs le climat social australien semble plutôt morose. L’État cherche à casser les organisations syndicales afin de favoriser les entreprises et leur offrir un monde du travail débarrassé des « contraintes » liées aux luttes revendicatives des travailleurs. Pour ce faire, la stratégie adoptée a été de s’attaquer en premier lieu aux syndicats les plus combatifs afin de préparer le terrain. Dès lors il a été facile de démanteler les autres structures afin de les remplacer par des syndicats fantoches qui servent uniquement les intérêts du capitalisme. Pour exemple, un des syndicats de la grande distribution (l’Australie n’a pas de secteur industriel important, les travailleurs sont surtout dans les secteurs des services et de la distribution) vous inscrit d’office dans son organisation à la signature de votre contrat de travail, prélevant la cotisation sur votre paye sans que vous soyez ni consulté ni même informé. Et ce syndicat n’est pas très actif pour défendre les travailleurs, c’est le moins qu’on puisse dire puisque sa seul activité est de signer des mesures coercitives contre eux...

On s’en doute, les mouvements sociaux ne font pas florès en Australie. Tout comme en France la situation est très calme et les gens acceptent sans broncher toute nouvelle attaque du capitalisme et de l’État.

LE MOUVEMENT LIBERTAIRE

Comme nous l’avons indiqué, l’Australie compte désormais un groupe anarchosyndicaliste affilié à l’Association internationale des travailleurs. Cependant ce n’est pas le seul groupe anarchiste ou libertaire sur le territoire. Il existe également un groupe des IWW (Industrials workers of the word), un groupe plate-formiste (équivalent du groupe Alternative libertaire en France), des insurrectionnalistes pas très nombreux.

Malheureusement, comme partout, la confusion règne dans les esprits, même dans ceux des libertaires. Le compagnon australien nous a fait part, à titre d’exemple, d’une anecdote assez symptomatique. Il discutait avec des libertaires qui étaient d’accord avec lui sur le fait que le système représentatif est un leurre et qu’il est impératif de refuser de le cautionner en allant voter. Ces personnes ont même affirmé cette position dans leur communication organisationnelle. Quelle fut donc sa surprise lorsqu’il se rendit compte que cette même organisation appelait à voter lors des élections suivantes... ce qui rappelle l’attitude de certains anarchistes français qui vont même jusqu’à se présenter sur des listes électorales. Notre compagnon nous à aussi indiqué que son organisation se heurte à d’autres compromissions de ce type de la part du mouvement libertaire local, mais qu’elle entend pour sa part défendre les principes anarchistes et ne compte pas faire de compromis sur le sujet.

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