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Pourquoi celui qui prépare la pizza n’en récupère que les miettes ?

Publié le 6 octobre 2012

Ales écouter, la conjoncture économique ne serait pas profitable
aux entreprises... Pourtant, nombreuses sont celles dont les
bénéfices et les salaires des dirigeants ne connaissent pas la crise
et qui prétextent malgré tout de difficultés pour licencier à tout va.

En Australie, Domino’s pizza a
décidé de réduire de 19 % le salaire de
ses livreurs. Ces derniers ont appris la
décision et son application immédiate
du jour au lendemain, par voie d’affichage.
Olive sur la pizza, ils ont aussi
découvert que le syndicat de la boîte
avait validé cette évolution, sans prévenir
les salariés.

Domino’s pizza n’est pourtant pas
dans une situation financière délicate
et, même si c’était le cas, ses salariés ne
devraient pas en subir les conséquences.
Cette baisse de salaire est le
moyen simple que ses dirigeants ont
trouvé pour augmenter encore
les bénéfices.

Les livreurs ne vont pas en
rester là et ont pour cela
monté leur propre syndicat,
dans lequel eux seuls réfléchissent,
décident, agissent.
Les amis australiens de notre
association
internationale
appellent
tous
leurs soutiens
dans le monde pour qu’ils manifestent leur
solidarité vis à vis des livreurs en lutte.

Parce que ce qui se passe en
Australie nous concerne aussi, car ce
que Domino’s pizza fait à l’autre bout
de la planète peut aussi nous arriver.

Parce que nous croyons en la solidarité
internationale et que nous pensons
que la meilleure façon de se
défendre, c’est collectivement et sans
intermédiaire.

Parce que nous ne voulons pas
passer notre vie à engraisser les
patrons, payer leurs erreurs et parce
qu’on aimerait pouvoir un jour se passer
d’eux, nous avons été nombreux à
participer à la journée de soutien qui a
eu lieu ce samedi 15 septembre 2012
un peu partout dans le monde.

En Océanie tout d’abord, des
opérations d’information ont eu lieu
devant les Domino’s Pizza des cinq
principales villes (Auckland, NZ,
action de l’Auckland Anarchists et de
l’Auckland Action Against Poverty ;
Brisbane, Queensland, action de
l’ASF ; Melbourne, Victoria, ASF ;
Perth, WA, action des IWW ; Sydney,
NSW, action de l’ASF et des IWW ;
Wellington, NZ action de l’AWSM).

En Europe, les principales
actions ont eu lieu dans les villes suivantes
(par ordre alphabétique) :
Amsterdam, Hollande, action de
l’ASB et de l’Anarchist Group
Amsterdam ; Bratislava,
Slovaquie, action de
Priama Akcija ; Brighton,
Angleterre, action de la
SolFed ; Bristol, Angleterre, action de la SolFed ;
Bonne, Allemagne action de la FAU
 ; Cologne, Allemagne, FAU, Elche,
Espagne, action de la CNT ; Gijon,
Espagne, CNT ; Leeds, Angleterre,
IWW ; Lagenfeld, Allemagne, FAU
 ; Manchester, RU, SolFed et AF ;
Mataró, Espagne, CNT ; Moscow,
Russie, action du KRAS ; Oslo,
Norvège, action de la NSF ; Premia
de Mar, Espagne, CNT, Sabadell,
Espagne, CNT, Salamanque,
Espagne, CNT ; Sheffield,
Angleterre, IWW : Southampton,
Angleterre, SolFed ; South London,
Angleterre, SolFed ; Vigo, Espagne,
CNT ; Varsovie, Pologne, action de
la ZSP.

Dans les Amériques, des actions
ont eu lieu à : Berkeley, Californie,
USA, action des IWW et du WSA ;
Lansing, Michigan, USA, action du
Lansing Workers Centre ; Long
Beach, Californie, USA, IWW et
WSA ; Missoula, Montana, USA,
action du WSA et de Zootown
Solidarity Network ; Nanaimo,
Colombie Britannique, USA, IWW
 ; Porto Alegre, Brésil, action de la
COB ; Providence, Rhode Island,
USA, IWW et WSA ; Rosario,
Argentine action de la FORA ; Sao
Paolo, Brésil, COB, Tampa, Florida,
IWW..

Des Répercutions en France

En France, outre les interventions
de la CNT-AIT à Caen,
Toulouse, Clermont-Ferrand, plusieurs
autres Domino’s Pizza ont
reçu la visite de militants de divers
groupes (qu’ils en soient tous
remerciés) venus relayer la demande
de l’AIT.

Certains se demanderont « 
Mais, à quoi ça sert, tout ça ?, Y at-
il le moindre résultat ?
 ». Bonne
question. Pour l’instant, il y a au
moins de l’émotion chez les patrons
(les franchisés pour être exact) et on
sent même comme un petit brin
d’inquiétude. « Il n’est pas normal
que je reçoive un coup de fil de mon
magasin disant qu’il y a des manifestants
devant mon magasin, il n’est
pas normal que des tracts soient distribués
devant mon magasin. Je ne
comprends pas pourquoi mon magasin
et donc moi pâtissent des con…qui se font en Australie »
s’étouffe
une franchisée, «  Je ne veux pas que
cela se reproduise
 » ajoute une autre,
ce à quoi une, doctement, répond « 
Les manifestations qui se sont déroulées
devant certains magasins sont le
fait d’une organisation anarchiste
qui a appelé à une journée de solidarité
internationale en faveur des
chauffeurs livreurs australiens. Nous
déplorons que cette organisation sème
le désordre en France
 »… de quoi
animer la réunion nationale des
Dominos du 3 octobre 2012 (propos
recueillis par notre « envoyé spécial
 » à « Domino’s Land »). Bien plus,
comme les conditions de travail ne
sont pas meilleures en France qu’en
Australie, les salariés du magasin
Domino’s Pizza Lyon 8e ont commencé
une action Vendredi 21 septembre
2012 à 18h, face à des salaires
de misère et des conditions de
travail dégradées. Accompagnés de
syndicalistes (nul n’est parfait), ils
ont décidé de demander à rencontrer
leur employeur. Celui-ci n’étant
pas disponible, les salariés ont décidé
de manière unanime de sortir de
cette situation en exerçant leur droit
de retrait pour la soirée après qu’un
rendez-vous avec l’employeur ait
été fixé au lendemain à 10h. Samedi
22 septembre à 10h, ils ont rencontré
collectivement leur employeur et
exigé le respect du code du travail et
de la convention collective de la restauration
rapide (ce qui représenterait
dans ces franchises une véritable
révolution). Ils ont également
exigé d’une part des embauches
massives pour pallier à un manque
d’effectif qui rend les conditions de
travail exécrables et d’autre part le
renouvellement du matériel des
livreurs (demande d’une tenue d’hiver,
de pneus de qualité, de protections,...).
Après que l’employeur ait
répondu à la plupart des demandes
par de belles paroles, il a été décidé
qu’il convenait de laisser passer 1
semaine pour laisser le temps à ce
dernier de mettre en œuvre les différentes
avancées. Les salariés ont
repris le travail en « service partiel »,
refusant de livrer sans que de nouveaux
pneus de meilleure qualité
équipent les scooters et que de nouvelles
tenues soient arrivées, prévoyant
de réutiliser leur droit de
retrait si une situation de pression
trop importante était ressentie.

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