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En France il emprisonne, en Russie il assassine : Pouvoir terroriste, Pouvoir assassin !

Publié le 6 mars 2009

Le 19 janvier dernier, Stas Markelov et Anastasia Babourova ont été abattus d’une balle dans la tête à Moscou, en pleine journée et en plein centre ville par un assassin cagoulé. Leur crime : pour le premier, être un avocat pour qui les mots de justice et de liberté avaient encore un sens. La seconde être une militante pour qui la solidarité était, avant tout, une pratique. C’est en essayant de rattraper le tueur qui venait juste d’abattre froidement Stas qu’elle s’est faite à son tour descendre.

Stas l’avocat était de tous les combats : contre le coup d’Etat de Eltsine en 93, pour la réhabilitation de la maison natale de Bakounine, au côté des irradiés de Tchernobyl en Biélorussie, avec les antifascistes contre les néonazis, avec les victimes des massacres de l’armée et des officiers en Tchétchénie, contre les policiers ratonneurs de Moscou, avec les syndicalistes radicaux contre les bureaucrates et les maffieux patronaux. Son terrain de lutte c’était le tribunal, mais jamais dans la compromission : toujours du côté des victimes, et jamais dans l’alliance avec les bourreaux ni l’Etat. Anastasia, Skat pour ses amis, était quant à elle une jeune journaliste engagée, qui participait à toutes les campagnes contre la répression. A ce titre, elle avait pris part aux actions en soutien à Ivan et Bruno à Moscou l’an passé et participait au Comité Moscovite de soutien aux inculpés de Tarnac, c’est elle qui avait pris les photos publiées sur le blog du comité.

Si Stas se disait lui-même "social démocrate radical", Anastasia était une anarchiste convaincue. Une même lutte les réunissait : celle contre le Pouvoir Assassin, qui déshumanise et qui veut gouverner par la peur poussée jusqu’à son paroxysme, la terreur. Tous deux semblaient avoir fait leur la devise d’un autre infatigable combattant de la Liberté, l’anarchosyndicaliste Buenaventura Durruti, qui disait, face à la menace fasciste qui se profilait dans les années 30 : "C’est seulement en se libérant de la peur que la société pourra s’édifier dans la liberté".

Tous deux n’ignoraient rien des dangers qui les menaçaient, mais ils avaient décidé de faire face et de les affronter, chacun avec ses moyens, mais toujours sans concession à leurs principes. C’est ce même combat, pour la justice et la liberté, pour la solidarité et la fraternité, que l’Etat français cherche aujourd’hui à intimider, en emprisonnant les jeunes de Tarnac, Rouen et ailleurs, car eux aussi ont commis le crime de penser contre le Pouvoir, et de le dire.

De Moscou à Tarnac, de Reyjavik à Gaza, de Athènes à Clichy, c’est le même sentiment de révolte contre la barbarie qui nous anime. Nos solidarités seront plus fortes que leurs manœuvres. Ni les gêoles ni les balles du Pouvoir ne briseront ce mouvement populaire qui s’annonce.
Stas, Anastasia, présents ! Liberté pour Julien, Isa, Juan, Damien ... et tous les prisonniers ! Vive la liberté, vive l’anarchie !

CNT-AIT Syndicat interco Paris Nord, KRAS-AIT (Russie)
et des anarchistes et antifascistes de Moscou

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