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FUREUR D’ISLANDE

Publié le 14 février 2009

Depuis le début de l’hiver, l’Islande, minuscule pays de 320 000 habitants, longtemps vanté comme un paradis politique et économique est dans la tourmente. Là comme ailleurs, après avoir privatisé les bénéfices, le gouvernement a décidé de collectiviser les pertes : les trois grandes banques d’affaires ont été nationalisées, faisant du coup porter leurs immenses dettes sur les épaules de la population dont une partie a été ruinée d’un coup. Chaque jour du mois de novembre, 200 personnes ont perdu leur emploi et de plus en plus de gens sont confrontés à la menace de perdre leur logement. La misère devient massivement palpable.

De plus en plus de voix s’élèvent dans la population pour exiger la démission des responsables politiques. Après une phase de surprise est venu le temps de la colère, et celle-ci est en train de tourner en fureur devant l’absence de solutions.

Les anarchistes, très présents cherchent à faire comprendre à tout un chacun que le véritable problème, ce ne sont pas seulement les criminels et les irresponsables qui sont aux manettes du pouvoir, mais bien le capitalisme et l’Etat en eux-mêmes. Ce sont ces deux modèles d’organisation qu’il faut résolument abandonner. Les Islandais seront-ils les premiers de ce troisième millénaire à oser se lancer sur la voie d’une nouvelle société, égalitaire et solidaire ?

En tout cas, en attendant, ils secouent sacrément leurs institutions. Ainsi, un manifestant détenu depuis plusieurs jours a été libéré par la foule qui a pratiquement pris d’assaut le commissariat où il était prisonnier. Le 1er décembre la Banque Centrale, haut lieu du capitalisme, a été envahie par des manifestants qui ont fait craquer les forces de police et qui n’ont évacué les lieux qu’après le départ des policiers. Le 8, quelques manifestants sont parvenus à s’introduire dans le parlement. Le lendemain matin, une réunion des ministres était retardée par un chaîne humaine : trente personnes avaient en effet réussi à se rassembler devant le bureau du premier ministre et à en bloquer l’entrée, malgré la police... tout cela alors que les manifestations monstres (jusqu’à 10 000 personnes) - du jamais vu en Islande - se succèdent.

Loin de ce qui se passe en Islande, dans une indifférence qu’ils espèrent générale, les gestionnaires de la planète ont décidé que 19 millions d’enfants allaient mourir cette année d’une façon atroce, par la famine, parce que tels sont leurs choix économiques, à eux les décideurs. Tout comme ils ont décidé de laisser mourir des populations entière de choléra (une maladie parfaitement soignable), et autant d’hommes, de femmes et d’enfants, prisonniers dans leurs frontières, sous les bombes. Les mêmes décideurs, ici, ont choisi de nous imposer des vies - et des fins de vie - misérables et de nous opprimer dès le plus jeune âge.
Ne les laissons faire ni ici, ni ailleurs. En Islande, comme en Grèce, comme dans tous les pays, et, si nous le pouvons, en France, travaillons à transformer la légitime révolte en révolution. Que cette révolution soit profondément libertaire est notre vœu le plus cher.

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