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Conquêtes ouvrières

Publié le 27 novembre 2021

Ces jours-ci, un ami m’a parlé d’un mauvais rêve, qu’il avait fait il y a quelques années : dans son rêve, une créature du MEDEF, un ancien patron des patrons, claironnait devant une foule immense de travailleurs totalement soumis : « tout ce que vous nous avez pris, nous vous le reprendrons. Nous y mettrons le temps qu’il faudra, mais nous vous le reprendrons ». Las, m’a dit cet ami, ce qui n’était qu’un cauchemar est en passe de devenir réalité.

En effet, toutes les conquêtes de la classe des travailleurs obtenues à la suite des mobilisations passées sont aujourd’hui remises en cause. Retraites, droits des chômeurs, code du travail… sont petit à petit, lentement détricotés, vidés de leur substance. Il n’est pas de mois sans que l’on apprenne qu’une nouvelle mesure gouvernementale va diminuer des droits acquis de longue date, le plus souvent à la suite de longues luttes. Un jour, on s’attaque aux chômeurs, un autre, on touche aux retraites, une autre fois, on s’attaque aux travailleurs du secteur public…

Ça n’en finit jamais ! Et conséquence logique, cerise sur le gâteau, en même temps, le niveau de vie des travailleurs stagne, voire régresse. Les prix des biens de première nécessité ne cessent d’augmenter et les salaires, le SMIC, les retraites ne suivent pas le rythme de l’inflation. Le nombre des pauvres augmente, les CDD, le travail à temps partiel, les petits boulots, l’intérim deviennent la norme. La société « s’ubérise » à marche forcée et avoir un emploi n’est même plus une garantie de sortir de la pauvreté. C’est donc à un véritable supplice chinois que les travailleurs sont soumis.

Pour justifier ce mouvement infernal, les dirigeants actuels, comme tous ceux qui l’ont précédé, avancent des arguments économiques : la concurrence étrangère, le coût de la main-d’œuvre, le vieillissement de la population, etc. À les entendre, c’est parce que les travailleurs en France sont trop bien payés, parce qu’ils ne travaillent pas assez longtemps, parce que les charges sociales sont trop élevées que les entreprises ferment, délocalisent, licencient ; c’est parce que l’état social français est trop généreux trop laxiste que les comptes publics sont en déficit ; parce que les chômeurs sont trop payés trop longtemps que les caisses sont en déficit…

En gros, si l’on en croit les représentants des classes dirigeantes, c’est la faute aux pauvres si l’économie se traîne. Bien sûr, aucun homme politique ne le dira aussi brutalement, mais toutes les mesures préconisées et mises en œuvre depuis des années prouvent qu’ils le pensent très fort. Ce par contre qu’ils taisent, c’est que dans le même temps, on constate que la richesse d’une minuscule proportion de la population s’est considérablement accrue, et que l’écart entre les très riches et les pauvres est devenu gigantesque. Le pays est donc de plus en plus riche, simplement c’est la répartition de la richesse produite qui est de plus en plus inégalitaire. La richesse des 7 personnes les plus riches de notre pays est aujourd’hui égale à celle des 30 % les plus pauvres !

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