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Travail, travail, travail est notre seul droit

Publié le 12 septembre 2020

Il y a déjà quelques années, l’ancien PDG d’Air France Alexandre de Jugnac, se plaignait au sujet les acquis sociaux : c’était pour lui une notion vague qu’on ne pouvait remettre en question en France (il citait en exemple les 35 heures, l’âge du départ à la retraite, le travail des enfants…)

Quelques années plus tard, un type est élu président de la république face à l’hydre « fasciste » et a sauvé la « démocratie ». Nous pouvons donc vivre dans le meilleur des mondes « démocratique » qui supprimait au passage quelques « acquis sociaux », qui nous rendaient malgré tout la vie plus supportable, et augmentait dans le même temps des taxes diverses et variées, notamment celle du carburant au nom de l’écologie.

La suite nous la connaissons, les classes populaires et moyennes de ce pays ont enfilé le fameux gilet jaune, et la colère a duré plus d’un an. Cet épisode de la vie sociale et politique française nous a démontré une chose : c’est que même un régime « démocratique » peut se muer petit à petit en un régime autoritaire, et peut être avec un peu de malchance carrément en dictature, surtout quand il se sent en danger. Combien y a t-il eu de GJ incarcérés pour pas grand chose ? Combien d’arrestations arbitraires ? Combien de violences policières ? Combien de manipulation ? Combien de mensonges ? Combien d’œils en moins ? De mains en moins ? Ainsi le gouvernement au nom des principes « démocratiques » peut nous foutre en prison quand il le souhaite et n’a aucune espèce de considération pour les gens simples.

Il y a eu ensuite cette pandémie, où ces ministre-là, non seulement nous ont menti comme des arracheurs de dent , sur les dispositifs sanitaires, les masques... mais en plus en ont profité pour nous rendre la vie encore plus impossible en modifiant le code du travail permettant aux entreprises qui le souhaitaient de nous faire bosser jusqu’à 60H par semaines. En parallèle, ils font tout pour s’assurer une impunité pénale en cas d’éventuelle plainte pour mise en danger d’autrui, ce sont des petits malins... Alors comme d’habitude les gens sont scandalisés et outrés, ils veulent une vraie « démocratie », où les décideurs doivent rendre des comptes.

Mais dans les faits, que leur reproche t-on ? Si ce n’est de faire ouvertement ce que les gouvernements précédents faisaient en toute discrétion, et le plus diplomatiquement possible ? Le mot « démocratie » dans leur bouche n’est qu’un mot creux, une fable, puisque au nom de celle-ci, ils auraient presque droit de vie ou de mort sur nous, notre rôle se limitant à la production de richesses pour la nation, leur entreprise en bref pour eux !

Un mythe à combattre

Qu’on se le dise, les droits « démocratiques » ne sont jamais des victoires prolétariennes, mais toujours des armes de la bourgeoisie. Elle essaiera toujours de nous amadouer avec des miettes : le droit de grève, la liberté d’expression, toujours en accord avec les intérêts de la nation bien entendu. Si une force populaire et contestataire émerge, comme les GJ, et tente de remettre en cause la dictature capitaliste, l’état démocratique montre alors son vrai visage. Mais tant que la population reste soumise alors il montre son doux visage en se présentant comme le garant des libertés publiques et des droits, à condition que le citoyen s’y plie sans discuter.

De novembre à décembre 1947, il y eut en France des mouvements sociaux particulièrement revendicatifs et forts au point que le PCF et la CGT, qui soit disant tenaient et canalisaient la classe ouvrière, ont été débordé. Ce mouvement de grève peut être qualifié d’ insurrectionnel, puisque la bourgeoisie n’a pas hésité à envoyer l’armée dans les mines de charbon pour réprimer les travailleurs. Le 29 novembre 1947, par exemple, lors de la marche des grévistes à St Etienne, le gouvernement et son préfet lancèrent contre les 90 000 manifestants, trois auto-mitrailleuses. Ce mouvement avait commencé par l’arrestation d’ouvriers marseillais qui protestaient contre la hausse du prix du ticket de tramway, puis il s’est généralisé sur tout le territoire, des mineurs aux métallurgistes, du BTP aux Cheminots, jusqu’aux enseignants. Ce mouvement se solda part l’assassinat par l’État d’une dizaine de personnes. Il est fort à parier que tousles « avantages sociaux » que nous avons acquis à cette période-là (et il n’y a pas eu que cette grève) , ont été des miettes lancées pour calmer les prolétaires en colère ; la bourgeoisie de l’époque n’avait alors pas envie d’une révolution. Quand se réalise une véritable grève qui se passe de toute autorisation, où les intérêts de la classe dominante sont vraiment attaqués, il n’y a plus de droit qui tienne : les grévistes seront toujours accusés de tous les maux de la terre. Une véritable grève est toujours déclarée illégale, sauvage et anti-syndicale, ce qu’elle est en réalité.

N’être dupes de rien

Mais il est aussi une autre réalité : ces maigres acquis sociaux, nous rendent malgré tout la vie plus facile, il faut donc être vigilant afin de pouvoir les conserver. Si personne ne se bat, si tout tout le monde s’endort sur ses lauriers, ils les supprimeront les uns après les autres. Il faut bien garder à l’esprit que ce ne sont pas ces partis politiques de gôche, ces syndicats institutionnels, ces sociétés civiles, qui protègeront les prolétaires contre les éventuelles attaques politiques et économiques de ce système. Ce sont ces mêmes syndicats qui ont sifflé la fin de la récré en Mai 68, en renvoyant les ouvriers au boulot à coups de pied dans le cul. Les partis politiques de gôche, quant à eux, ont toujours protégé les bourgeoisies et leurs intérêts. D’un coté les sociaux démocrates ont souvent été impliqués dans les répressions anti-ouvrières, et par conséquent ont fait le lit des fascismes en Europe. De l’autre, les partis dit communistes, ont mis en place un système policier, contre toute velléité émancipatrice des prolétaires d’Europe de l’est et d’Extrême orient : à coup de goulag, de lao gaï, de procès et des exécutions, en envoyant accessoirement les factures des balles de fusil aux familles des opposants assassinés.

Ce ne sont pas non plus ces groupes divers et variés défendant des causes sociétales, ces associations « anti-racistes », qui opposent les prolétaires « blancs » aux prolétaires « non-blancs », ni encore moins ces groupes néo-féministe-queer soit-disant super radicales, mais authentiquement interclassistes qui jouent sur l’identitarisme avec un individualisme sur-développé, à l’instar d’ailleurs de la plupart de ces idées à la mode, comme le véganisme, le primitivisme, ou le post-humanisme...

Qu’ on ne s’y trompe pas, nous les prolétaires, gens du peuple, gens de rien, nous n’avons aucun « droit », puisque n’importe lequel de nos « droits », même les plus élémentaires, légitimes et vitaux, peuvent être remis en cause par la bourgeoisie quand elle veut et comme elle le souhaite. Elle a toujours eu besoin de domestiquer le prolétariat, car il en va de sa survie. Encore une fois, la plupart de nos soi-disant avantages sociaux et acquis, ont souvent été des miettes concédées par la classe dominante pour canaliser les colères populaires et surtout pour éviter les révolutions. La légalité bourgeoise en même temps qu’elle garantie de le droit de grève, l’encadre fortement et le limite. Ainsi gare à ceux qui ne respectent pas le « droit du travail » et veulent déborder ce cadre en faisant des grèves et actions plus ou moins sauvages, sans tenir compte de l’avenir économique de l’entreprise dans laquelle ils travaillent, voire de l’avenir économique de la nation.
Pour se défendre, l’État pour le compte de ses actionnaires, la bourgeoisie, brandira la matraque, n’hésitera pas faire pression sur nos familles, voire ira jusqu’à nous mettre en prison, ou pire à nous assassiner.

Les coups de matraques restent des coups de matraques que ce soit dans une « démocratie » ou dans une « dictature » : ça fait mal !

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