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Un Autre Futur n°160

Publié le 15 octobre 2018

  Flexi-précarité

Pour séduire les électeurs « moutons », il n’avait pas lésiné sur les promesses : il allait moderniser le pays, réveiller toutes les énergies, faire reculer le chômage, la richesse des plus riches allait ruisseler sur les plus pauvres, bonheur et joie de vivre garantie pour tous.

Le système électoral est ainsi : à la fin celui qui est élu est celui qui raconte les plus
belles histoires, celui qui sait le mieux faire rêver. Et mr Macron a trouvé les
bons mots : réformer, moderniser, libérer les énergies,éliminer les blocages, faire
ruisseler la richesse des plus riches sur les plus pauvres. Mais, comme après chaque
élection, les électeurs moutons découvrent qu’ils ont été bernés et que son programme ne différait pas de celui de ses prédécesseurs, voire même était plus
libéral encore.

Car mr Macron est un pur libéral et il fait une confiance absolue au marché , à la libre concurrence, il pense que la main invisible du marché régit au mieux les rapports économiques. Pour lui tout ce qui entrave les lois du marché, c’est à dire la loi du plus fort, du premier de cordée doit être supprimé. Impôts sur la fortune , code du travail, protection des plus faibles, tout ça doit être éliminé il aura suffi d’à peine un peu plus d’un an pour que même les plus distraits des électeurs découvrent ce qui se cachait sous les formules alambiquées de notre nouveau président : les blocages dont il nous parlait, ce sont d’abord tous les systèmes de protection que sous la pression populaire la société a mis en place pour protéger les plus faibles, les plus pauvres ; les réformes, c’est la suppression de tous les systèmes d’aide aux défavorisés ; la modernisation, c’est la vente au privé des services publics, c’est la main tendue à tous les lobbys industriels ou autres.

Pourquoi nous dit monsieur Macron pour justifier sa politique continuer à produire en France puisque on peut produire dans des pays où les salaires sont bien moins
élevés, où n’existent aucune protection sociale, où l’entrepreneur peut renvoyer
quand il veut le travailleur qui lui déplaît, et où donc produire revient pour les
entreprises beaucoup moins cher et permet beaucoup plus de profits pour les
actionnaires. Si l’on veut continuer à produire en France, il faut absolument nous
dit Macron faire baisser le coût de la main d’œuvre, supprimer tous les acquis
sociaux, supprimer toutes les lois qui protègent les travailleurs, en bref ramener le
travailleur français au même niveau d’exploitation que ses collègues d’Asie,
d’Afrique ou d’Amérique latine. Alors le chômage disparaîtra et les comptes publics seront en équilibre.

Ce qu’il ne nous dit pas, c’est que les travailleurs devront se contenter de salaires de misère, de conditions de travail catastrophique et de prestations sociales réduites. En fait , la société dont rêve mr Macron, est constituée de deux classes sociales, l’une regroupant la grande majorité de la population vivant chichement et difficilement de son travail, l’autre minuscule composée de privilégiés égoïstes, accumulant sans vergogne les richesses.

Alors que faire ? Soit faire confiance à l’un ou l’autre des nombreux bonimenteurs qui encombrent les médias et se présentent comme les défenseurs des pauvres, les protecteurs des faibles et garantissent que eux élus, on rasera gratis.

Comment croire à ces sornettes. Nous avons à de multiples reprises vu ce que
valaient les promesses des candidats politiciens, quelle que soit leur étiquette poli-
tique. Le pouvoir rend fou et Macron en est une preuve supplémentaire. Non, si
nous voulons que ça change, si nous voulons une société plus juste, plus égalitaire,
plus respectueuse de l’environnement, en un mot plus humaine, nous devons
prendre notre avenir en mains et ne faire confiance qu’à nous mêmes. Apprenons à
réfléchir ensemble, à parler ensemble, à décider ensemble, à agir ensemble, et à
nous occuper nous-mêmes collectivement et démocratiquement des affaires qui nous concernent.

Tant que nous ferons confiance à des leaders politiques plus ou moins charismatiques, nous serons exploités, nous serons dominés : toute l’histoire de l’humanité est là pour le prouver mais l’histoire montre également que des collectivités humaines peuvent librement s’auto-gérer dans des sociétés non hiérarchisées pour le plus grand bonheur de tous leurs membres. C’est par la violence des états, de gauche ou de droite que toutes ses expériences démocratiques et égalitaires ont été détruites.

Le système économique actuel est fondamentalement injuste, inégalitaire et mortifère. Il est générateur de guerres, de catastrophes naturelles et industrielles, il pille et détruit la planète. La main invisible du marché est un mythe. Un autre futur est possible, à nous d’agir en conséquence.

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