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Gilets Jaunes : nous sommes le nouveau monde !

Publié le 7 avril 2019

Un objet socialement non identifié, une contestation non prévue et non anticipée,voilà comment apparaît le mouvement des Gilets Jaunes aux yeux des "élites" bourgeoises. Incompréhensibles autant qu’incomprenables, nos douleurs, nos peines, nos désirs et nos joies leur sont étrangères. Ils nous regardent sans nous voir et, depuis tant d’années qu’ils tendent l’oreille et nous épient, ils n’entendent pas monter notre colère. Le mouvement des Gilets Jaunes bouleverse les conventions, il dépasse les lignes et les frontières, quoi qu’il advienne dorénavant, il y a eu un "avant" et il y aura un "après".

Ce n’est pas une crise, c’est mouvement ! Et ce terme de mouvement n’a que rarement été aussi approprié pour qualifier un objet social. Processus en évolution constante, en ébullition plus précisément, il ajoute le paramètre temps à une équation aussi stable qu’injuste. Il la dynamise, la transforme. Il se définit et se redéfinit sans cesse,se découvre lui même, s’apprend, se renforce continuellement. Immanent, c’est un objet complexe où les parties réinventent le plaisir"d’être avec" et de construire ensemble ; c’est un dynamique où les parties se réinventent elles mêmes, avec et pour les autres. Hétéroclite, ceci est un fait, et voici l’un des aspects les plus pertinents de ce mouvement. De cet hétéroclisme naît le globalisme. Nos parcours de vie sont différents, nos histoires singulières mais nous sommes tous confrontés aux mêmes injustices sociales et économiques ainsi qu’au mépris des classes "dirigeantes". Le mouvement des Gilets Jaunes est une reconstitution de la conscience de classe, une affirmation de la possibilité de trouver collectivement dans l’action et la réflexion des solutions aux problèmes posés à l’ensemble.

Les grilles de lecture utilisées par les "élites" sont dépassées et inadaptées pour rendre compte du phénomène qui se déroule. Il n’existe pas de calque issu du passé à poser sur ce que nous vivons. Que cela soit dans leurs analyses ou dans leurs pratiques, ils tentent de nous faire rentrer dans les cases, dans leurs cases.

Malheureusement pour eux, nous avons changé de repères et de référentiels. Les leurs sont euclidiens, les nôtres sont dynamiques, en évolution, relatifs. Que cela soit par peur de l’inconnu ou par calcul afin de préserver leurs privilèges, ils viennent nous polluer avec les scories du passé : racisme,fascisme, communisme, syndicalisme,représentativité, religions...

Or c’est contre ces fantômes d’outre tombe que les Gilets Jaunes se sont levés et ont décidé de prendre leur destin en main. Les Gilets Jaunes sont des abstentionnistes, des sceptiques, nous sommes ceux que le systèmes méprise, et nous le méprisons en retour. Nous avons appris à encaisser les coups, mais nous avons aussi appris à les donner.

Aucune théorie ou analyse préexistante ne peut rendre compte de ce que nous sommes, car nous sommes en devenir. Ensemble nous nous émancipons, ensemble nous évoluons. Ne tient qu’à nous de faire table rase du passé et de ses crimes qui ont ensanglanté l’Histoire de l’Humanité. Les élites se proclament progressistes, elles en sont le contraire : réactionnaires,conservatrices et sclérosées, voilà ce que sont ceux qui se targuent de défendre la culture et le progrès.

Il ne tient qu’à nous de réinventer le monde.Nous sommes le monde de demain, nous somme le monde en devenir

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