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Levothyrox : "Un incident" sanitaire

Publié le 21 octobre 2017

Les laboratoires pharmaceutiques sont, avant tout, soucieux de leurs propres intérêts. Celui qui fabrique la molécule et le produit commercialisé (le levothyrox) avait décidé, très récemment, d’en modifier la formule. La thyroxine est le nom d’une hormone [1] naturelle sécrétée par le corps humain et sans laquelle la vie serait impossible. C’est une hormone qui intervient dans nombre de phénomènes biologiques humains et elle permet le miracle de la vie.

Il faut savoir que le corps humain est réglé par des systèmes qui lui assurent un équilibre harmonieux. Le système endocrinien [2] est l’un de ces systèmes ; et, sans lui, la vie ne serait pas possible. La thyroïde (glande endocrine) et l’hormone thyroïdienne (la thyroxine) qu’elle sécrète assurent des fonctions essentielles dans l’organisme ; sans elles, ce serait le coma, puis la mort. Cette hormone intervient dans de multiples phénomènes ; elle est nécessaire à la croissance, elle régule le cœur, la température du corps, le poids, le système nerveux, les muscles, etc.

Le levothyrox est une formule qui contient une hormone de synthèse, c’est-à-dire une copie de l’hormone naturelle. Son utilisation par la médecine a été rendue nécessaire par l’existence d’une véritable épidémie de maladies (dont de très nombreux cancers) touchant la thyroïde ; en particulier, des affections rendant inefficace la production de la thyroxine naturelle et nommées hypothyroïdies.
Le produit est administré suite à l’ablation chirurgicale de la thyroïde, contexte dans lequel des personnes sont dans l’incapacité de produire de la thyroxine, mais aussi dans les cas d’insuffisance ou de dérèglement de la glande. L’existence de cancer impose l’ablation de la thyroïde, d’où l’impérieuse nécessité de remplacer l’hormone devenue défaillante, suite à cette ablation. Ces affections sont survenues, massivement, suite au passage du nuage de Tchernobyl et cette vague de maladies touche majoritairement des femmes.

Les utilisatrices du levothyrox se comptent par millions. Elles constituent une véritable manne financière sous forme de rente viagère pour le laboratoire pharmaceutique qui fabrique la molécule de substitution destinée à remplacer la molécule naturelle ; celle qui permet à ces personnes, dont la thyroïde ne fonctionne plus, de vivre normalement.

Suite à la « modification de la formule » du levothyrox, un certain nombre d’utilisatrices a été gêné, constatant des effets divers : digestifs, sanguins, neuromusculaires, cardiovasculaires, troubles de l’humeur, etc. Face à cet « incident » sanitaire, les laboratoires ont réagi en affirmant que les modifications de l’hormone de synthèse étaient mineures car ne portant pas sur l’hormone elle-même, mais sur des produits surajoutés appelés « excipients [3] » ; et, le ministère de la santé a relayé la version des faits émise par le laboratoire.

Il apparaît cependant que les effets observés aient été suffisamment importants pour mettre en doute les effets minimes invoqués par l’industrie et relayés par le ministère de la santé ; des plaintes ayant été déposées pour « mise en danger de la vie d’autrui » par les associations de malades qui ont exigé que la formule d’origine soit remise à disposition des patients, faisant ainsi reculer le gouvernement et le fabricant.

Pour nous, s’agissant de la santé, il est clair que :

les effets d’une molécule ou du produit la contenant, avant que d’être simplement qualifiés de mineurs, doivent faire l’objet d’une étude préalable sérieusement menée et étayée sur une période suffisamment longue. Ceci permettrait que les utilisateurs ne soient pas l’objet d’une expérimentation à grande échelle d’une formule modifiée, et ce faisant, servent de cobayes à leur insu.
le laboratoire, fort de cette étude préalable, doit informer les usagers des modifications apportées, des bénéfices espérés ou attendus et, au minimum, des effets possibles – surtout si ces effets peuvent être indésirables.

S’agissant de la lutte contre la maladie, il apparaît qu’elle ne saurait se résumer à la prise d’hormones de synthèse, mais à la prise en compte des facteurs environnementaux et à l’application du principe de précaution au nom de la santé publique. Les garants de la santé publique, à savoir les politiciens, mais aussi les industriels (y compris ceux des laboratoires pharmaceutiques), qui, ensemble, oeuvrent au nom de la rentabilité capitaliste désormais devenue sacrée, devraient plutôt prendre connaissance des études épidémiologiques [4] qui mettent en évidence les causes réelles et en tenir compte dans leurs décisions. Mais, il faudrait, pour cela, allié générosité et intégrité, deux qualités dont ils sont totalement dépourvus ; au vu du fait qu’ils mettent la rentabilité au centre de leurs concertations en place et lieu de la santé de la population, de la santé publique.

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