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L’anarchosyndicalisme questionné

Publié le 26 novembre 2006

  Quel mode d’organisation construisons-nous ?

L’organisation historique de la CNT-AIT comportant des niveaux décisionnels supra-syndicats avec mandatés et votes majoritaires (U.R., C.C.N, Congrès) a inévitablement généré, malgré toute la bonne volonté des militants, des lieux de pouvoir. Comme toutes les organisations syndicales et politiques issues des luttes et des idéologies de la fin du 19e et du début du 20e siècle (c’est-à-dire la quasi-totalité des organisations existant actuellement) l’organisation de la CNT-AIT a reproduit en filigrane un modèle pyramidal, le modèle dominant de la société.

Or, tout système d’organisation par niveaux successifs d’intégration hiérarchisés produit du pouvoir. L’usage du vote majoritaire, qui constitue à ce jour le moyen essentiel d’assurer la cohérence des organisations, n’est pas un instrument de conviction, mais le moyen de soumettre les minorités aux décisions des majorités. Pour nous, anarchosyndicalistes, ce constat appelle une redéfinition du mode d’organisation.

Fidèle aux principes du fédéralisme, le mode d’organisation confédéral que nous préconisons repose sur la constitution d’un réseau d’entités anarchosyndicalistes autonomes et souveraines. Ces structures seront les seules à détenir un pouvoir de décision dans l’organisation. Le mode de fonctionnement interne de ces anarchosyndicats leur appartient, il doit simplement être non autoritaire et non hiérarchique et repose donc sur l’assemblée générale des militants, pour le reste ses membres prennent toutes les décisions utiles en fonction des bases de l’anarchosyndicalisme et de la réalité locale. Afin de faciliter l’échange d’information, la solidarité et l’entraide entre les anarchosyndicalistes d’une même région géographique, des unions régionales devraient être constituées. Leur objectif est de favoriser la coordination des activités entre les entités anarchosyndicalistes, et de mettre en commun des moyens d’action et de réflexion. Les Unions régionales ne doivent pas être des instances de décision mais des lieux de proposition et de débat. La Région est appelée à être une structuration pratique et ouverte des anarchosyndicalistes plus ou moins proches géographiquement. Toutes les autres formes de rencontres entre militants, de débats, et d’actions concertées de plusieurs entités (forum, camping, lutte sociale...) sont des éléments favorables au développement et à la cohérence de la confédération.

De façon à coordonner l’action et la réflexion des anarchosyndicats et à faciliter l’unité de la confédération dans la région France, des congrès sont organisés chaque année au niveau national. Ils réunissent l’ensemble des entités pour débattre des principes généraux constituant les bases politiques et pratiques de la confédération, et pour proposer des stratégies d’action à mener pour construire une autre société. Les Congrès ne sont pas des instances de décision mais des lieux de proposition et de débat. Ainsi constituée en un réseau de groupes anarchosyndicalistes souverains, autonomes, et fraternels, la confédération pratiquera un fédéralisme de libre adhésion sans contrainte par soumission à la loi du plus grand nombre (tel que le vote majoritaire), mais par contribution volontaire des groupes à l’action commune et concertée. En respectant les principes de l’autonomie et en pratiquant l’auto-organisation, la confédération doit être la résultante de l’activité réelle des groupes anarchosyndicalistes et de leur coopération fraternelle.

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