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PENDANT LA MINUTE DE SILENCE LA DESTRUCTION DE HLM SE POURSUIT

Publié le 7 décembre 2015

Enfin, dans ce titre nous exagérons un peu, ça n’a pas été exactement «  pendant  ».

Ça été un peu avant, et « ça » promet de se poursuivre après si l’on n’y fait rien. Oui, la destruction du bâtiment dans lequel logent des familles syriennes réfugiées à Toulouse a commencé avant la minute de silence du 16 novembre et Habitat-Toulouse, propriétaire des murs, entend manifestement la poursuivre après.

Regardez la photo.

Ces femmes et hommes syriens, beaucoup d’âge mur, certains très âgés, ont tenu à manifester leur rejet total des attentats de Paris et leur soutien à toutes les victimes, le 16 novembre à midi, avec une minute de silence, en compagnie de leurs deux avocats. Il y a là beaucoup de courage (ils s’exposent à des représailles). Il y a là beaucoup de dignité.
Maintenant regardez, au-dessus des têtes. Regardez le bâtiment. Il y a trois grands trous béants au côté gauche. Ce sont deux fenêtres et une porte fenêtre qui ont été arrachées pour, avec d’autres destructions, rendre l’appartement inhabitable. Par qui ? Pourquoi ?

Par qui ? Mais par Habitat-Toulouse, le bailleur supposé social.

Pourquoi ? Parce qu’une famille, défendue par un autre avocat, ayant accepté de partir en CADA (centre « d’accueil » officiel de demandeurs d’asile), l’appartement s’est trouvé momentanément libre (il y pourtant tant de gens qui dorment à la rue !) et qu’Habitat a sauté sur l’occasion pour le détruire.

Enlever des portes et des fenêtres dans un appartement, c’est, en plein hiver, fragiliser tous ceux qui sont autour au point de vue chauffage. Mais ça, le logeur supposé social s’en moque. Faire des trous dans la façade d’un immeuble, dans un quartier sensible, ça ne peut que contribuer au sentiment d’insécurité. Mais ça aussi, ou Habitat s’en moque, ou ça fait partie de sa stratégie. Il n’y a pas si longtemps, la Mairie (Moudenc) et Habitat (Biasotto, adjoint de Moudenc) dénonçaient le soi-disant mauvais état du bâtiment, ce dont ils voulaient tirer argument pour en chasser les occupants (voir l’encadré). Loin de l’améliorer, ce qui était facile (ce que les Syriens ont fait eux-mêmes d’ailleurs), c’est la voie de la dégradation que les deux compères ont choisi. Et pour que leur dégradation volontaire ne soit pas réparée, pour que l’appartement ne soit pas remis en état, Habitat paye jour et nuit des vigiles pour surveiller le début de ruine qu’il a ainsi créé.

Il n’y a la ni le moindre courage ni la moindre dignité.

Ni beaucoup de franchise : rappelons qu’Habitat Toulouse avait lancé en référé (c’est-à-dire de toute urgence) une procédure d’expulsion à l’encontre des réfugiés Syriens. Ce procès honteux avait été finalement fixé au 6 novembre, au Tribunal d’instance. Il a été reporté séance tenante au 8 janvier 2016… à la demande d’Habitat Toulouse ! Manifestement, les arguments juridiques soulevés par les deux défenseurs de l’ensemble des familles syriennes menacées (Maitres Caséro et Avenas) donnent du fil à retordre à Habitat, qui trouve tout d’un coup que l’expulsion, en réalité, n’est pas si urgente que ça.

Pendant ce temps, pendant que certains s’acharnent à détruire, la solidarité continue. Chacun, de près ou de loin, d’une façon ou d’une autre, peut y participer. Vous pouvez suivre l’actualité sur le facebook cnt ait toulouse.

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