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Un Autre Futur Novembre 2015

Publié le 3 novembre 2015

  STOP AUX DESTRUCTIONS MASSIVES DE LOGEMENTS SOCIAUX

Toutes les familles qui demandent un HLM en font la triste expérience : les listes d’attente sont très longues ! Entre le moment où l’on dépose son dossier et celui où l’on obtient enfin un logement, des mois ou des années peuvent passer…

Les politiciens, les gestionnaires de HLM nous expliquent qu’ils n’y peuvent rien, que ce n’est pas de leur faute.

Ils « oublient » de dire que la pénurie de logements sociaux est une conséquence directe de leurs décisions politiques. En effet, si on manque si cruellement de logements sociaux, c’est parce qu’ils ont décidé d’en détruire massivement !

A Empalot, aux Izards, à Bellefontaine, à Reynerie, bref dans tous les quartiers populaires c’est plus d’un millier d’appartements HLM qui
ont été détruits ces dernières années. Des centaines et des centaines d’autres appartements sont promis à la démolition dans les prochains mois. Etonnez vous après ça qu’on en manque !

Le mobile de ce crime social est simple : les politiciens ont fait le choix d’embourgeoiser Toulouse et donc de vider notre ville d’une partie de ses pauvres. C’est pourquoi quand les occupants des HLM détruits sont relogés, ils le sont … loin (parfois à des dizaines de kilomètres de la ville). Le scénario lui aussi est simple. Quand les politiciens décident de détruire des HLM, ils commencent par les vider petit à petit : les locataires qui partent ne sont pas remplacés (des appartements restent donc inoccupés pendant des mois). Ensuite, pour pousser d’autres locataires à quitter les lieux « spontanément », ils n’assurent plus correctement l’entretien des espaces collectifs. Comme ça, l’immeuble finit par s’encrasser et les politiciens peuvent donc le déclarer « insalubre » (voir notre témoignage page 3). Il ne reste plus alors qu’à pousser dehors (souvent de force) les derniers récalcitrants, et le tour est joué : la destruction peut commencer.

Assez d’hypocrisie : puisqu’il manque de logements sociaux, qu’on commence par arrêter de les détruire !

  COMMENT ON ORGANISE L’INSALUBRITÉ

Témoignage

« J’ai vécu moi-même dans la cité des Izards, dans la même barre d’immeuble que les réfugiés Syriens, il y a déjà quelques années. Cette barre d’immeuble, n’a pas été correctement entretenue. Je me souviens que, quand il y avait de fortes pluies le hall d’entrée était parfois inondé. Des travaux très simples auraient pu nous éviter facilement ces bains de pieds réguliers ! Le traitement « anticafards » était fait très irrégulièrement. J’ai connu des périodes ou mon appartement était complètement envahi de blattes ! Pourtant, un traitement aurait pu être fait régulièrement, tous les six mois, comme ça se fait dans beaucoup d’autres immeubles. C’est efficace (c’est ce qui est fait dans l’immeuble que j’habite actuellement). Et les loyers augmentaient malgré tout cela. Je suis parti de cet endroit. C’était le but recherché. »

Grand Mirail

L’immeuble Gluk a été rasé. Pourtant, il était en parfait état (totalement rénové voici une dizaine d’années) ; tellement en bon état d’ailleurs que les pouvoirs publics n’ont pas pu nous sortir la chansonnette habituelle sur « l’insalubrité ». Ils ont dû inventer une autre fable : il fallait disaient-ils « aérer et boiser le quartier ». Côté boisage, ils ont commencé par couper les grands et beaux arbres qui étaient devant les immeubles, pour que les engins de quartier puissent passer. Maintenant, c’est l’immeuble Messager, qui justifierait tout au plus d’un rafraîchissement, qu’ils veulent anéantir.

  L’IMMEUBLE MESSAGER : PROCHAINE VICTIME DE LA POLITIQUE DE DESTRUCTION MASSIVE DES LOGEMENTS SOCIAUX

Messager, ce sont 250 appartements spacieux. Ce sont des appartements de qualité, conçus par l’architecte Candilis (disciple de Le Corbusier). Lors de la construction, dans les années 70, le quartier avait même reçu les
« Lauriers d’or de l’habitat ». L’immeuble abrite à la fois des ouvriers retraités, devenus souvent propriétaires de leur appartement au terme d’une vie de travail et des locataires, souvent des jeunes familles. Le quartier s’est appauvri au fil des ans et connaît donc des problèmes liés à la pauvreté. Mais détruire un immeuble de plus ne rendra pas le quartier plus riche et cela coûtera une fortune. La destruction est estimée à 17 millions d’euros (auxquels s’ajouteront probablement d’énormes
« surcoûts », habituels dès qu’il s’agit de travaux publics). La seule question qui se pose est : n’y aurait-il pas mieux à faire avec cet argent ? La réponse est oui, franchement oui, et nous allons le démontrer.

A Bordeaux, il existe un immeuble plus vétuste que Messager, deux fois plus grand (530 appartements). Il s’agit du Grand Angle dans le quartier du Grand Parc. Le Grand Angle ne sera pas détruit. Il sera réaménagé, intelligemment. La surface de tous les logements va même être augmentée d’environ 20 mètres carrés, grâce à « _…une charpente métallique extérieure greffée aux façades existantes_ ». La performance énergétique globale des bâtiments deviendra comme ça excellente. Maintenant, parlons argent, puisque c’est la seule chose qui intéresse les politiciens. Le coût de la rénovation bordelaise sera de 28 millions d’euros, soit environ 52 830 euros par appartement. Le coût de la destruction toulousaine sera de 17 millions d’euros, soit 68 000 euros par appartement. Pour ces tarifs, à Bordeaux le patrimoine sera maintenu et même amélioré_ ; et à Toulouse, on aura un tas de gravats.

Pour en savoir plus : voir « Anarchosyndicalisme ! », n°141

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