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Un Autre Futur mai 2013

Publié le 8 mai 2013

 

  Un gouvernement normal

Pendant la campagne présidentielle, M. Hollande a clamé haut et fort qu’il serait un président « normal ». C’est le cas. En effet, depuis quelques années, en fait aussi loin que je me rappelle, il y a toujours eu des affaires qui ont secoué les gouvernements de droite et de gauche. De l’affaire du « suicide » de Boulin (ministre du travail), au scandale du sang contaminé (sous la gauche), à l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris avec, dans le premier rôle, Jacques Chirac (ex-président de la république), à celle du logement d’Hervé Gaymard (ex-ministre de l’économie), en passant par les démêlés judiciaires (et la condamnation) de Charles Pasqua (ex « premier flic de France »), sans oublier l’affaire Juppé (ex-premier ministre) ou celle du fils du président Mitterrand et de ses réseaux de la Françafrique (simples exemples pris parmi beaucoup d’autres [2]) oui, les « affaires », c’est normal. Et M. Hollande est un président « normal », tous ce qu’il y a de plus normal, et il ne se trompe pas en nommant quelqu’un de pas très net à un ministère de première importance. Seuls les naïfs seront étonnés.

Car, « nos » politiciens sont, décidément, pleins de ressources quand il s’agit d’augmenter leurs privilèges et leurs revenus. Certes, cette fois-ci, après nous avoir fait la leçon de morale sur la fraude fiscale (comme si nous étions concernés !), Cahuzac, qui glorifie l’argent, a finalement trouvé un rôle à sa juste mesure, celui de l’arroseur arrosé. Après avoir nié et nié, il a fini par reconnaître avoir ouvert un compte en Suisse depuis 1992, (600 000 euros avoués) pour blanchir sa fraude fiscale. D’autres informations, notamment sur les mines du Pérou, éclairent un peu plus le personnage. Il faut rappeler que, pour un ministre se disant socialiste, c’est une « prouesse » que de s’enrichir sur le dos des mineurs péruviens dont il connaît parfaitement les conditions inhumaines de travail.

C’est, donc, non seulement un habitué de l’évasion fiscale et de la spoliation de la plèbe (cette même plèbe à laquelle il demandait de faire des efforts pour lutter contre la crise), mais aussi un complice de l’exploitation des travailleurs. La presse, toujours bien inspirée, laisse entendre qu’il serait seul coupable, nous présentant des politiciens étonnés, ne sachant rien des bonnes affaires de M. Cahuzac. Il y aurait eu, paraît-il, simple faute morale !... Les politiciens font blocs pour atténuer l’affaire : l’un « ne frappe pas un homme à terre », l’autre « ne fait pas de commentaire », un troisième ne veut pas « trahir le secret bancaire », etc. Mais M. Cahuzac n’est pas un cas isolé comme l’échantillon de liste du début le prouve. Les politiciens se présentent toujours comme des hommes de conviction et se révèlent, au final, n’être tous que des accapareurs avides. C’est le sentiment d’impunité, que seul le pouvoir procure, qui leur permet de manigancer avec des
financiers et d’autres bandits plus classiques. Certains, sans rire, posent la question de savoir ce que faisait J. Cahuzac chez les « socialistes ». La réponse est simple ; le pouvoir ne connaît ni gauche, ni droite, et il corrompt bien avant d’arriver tout en haut de l’édifice.

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