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Un Autre Futur mars 2013

Publié le 25 mars 2013

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  Lieux et rues de Toulouse Allées Zamenhof

Tout jeune L. Zamenhof (1859-1917) se rendit compte d’une évidence : la multiplicité des langues constitue un grand obstacle à la compréhension entre les humains. Il en vivait un exemple : d’origine israélite, il était né en Pologne, pays occupée alors par la Russie. Dans sa ville natale il y avait une forte communauté allemande. Lui apprenait au lycée le latin, le français… Le constat était simple : souvent ceux qui parlaient yiddish ne parlaient pas polonais, ceux qui parlaient polonais ne comprenaient rien au russe ni au yiddish, ceux qui parlaient russe méprisaient les deux autres langues, ceux qui parlaient allemand ne pouvaient pas échanger avec les autres… et, en Europe, ceux qui parlaient français ne parlaient pas l’anglais et encore moins le norvégien ou le roumain… Facile, dans ces conditions, de monter les gens les uns contre les autres, de susciter le racisme et la haine, de déclencher des guerres.

L’idée d’une langue commune, utilisable par toute l’humanité, lui vint rapidement. Il n’était pas le premier : des dizaines de tentatives avaient échoué avant la sienne. Mais Zamenhof, devenu entretemps médecin, eut une idée de génie : il constitua son vocabulaire à partir de racines simples pouvant s’assembler avec une importante série de préfixes et de suffixes et fonctionnant par assemblage (un peu comme on assemble des briques de Lego !). Quant à sa grammaire, elle est d’une parfaite logique et ne souffre aucune exception. Ainsi naquit l’Espéranto, la langue la plus facile à apprendre de notre planète [1]. Aujourd’hui, largement plus d’un million de personnes, disséminées dans le monde (dont probablement plus d’une centaine à Toulouse) pratiquent cette langue tout autant dans la vie quotidienne que pour aborder des sujets philosophiques, littéraires, ou de haute technologie.

Avec une invention aussi utile à toute l’humanité, Zamenhof aurait mérité bien plus que cette modeste allée au fin fond du quartier des Pradettes.

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