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1948-2012 : 64 ans d’injustice et de rancoeur patronale

Publié le 10 décembre 2012

On a trop souvent tendance à oublier que la classe bourgeoise sait très
bien reconnaître ses ennemis et en particulier ses ennemis de classe d’a-
vec les autres, par exemple les terroristes d’hier devenus chef d’ état
aujourd’hui. Avec eux, elle fait amende honorable, s’excuse... quand le
pétrole ou de gros contrats sont en jeu. Il suffit de see souvenir de la
réception en grande pompe du terroriste d’Etat M. Kadhafi à l’ Elysée,
sans parler de l’affaire Elf.

Quand il s’agit de prolétaires, il n’y
a aucune raison pour que la justice
revienne sur ses propres décisions, sur-
tout quand ils n’ont plus de rapport de
force.

Récemment, le Canard Enchainé
faisait remonter une vieille histoire,
celle de la grève des mineurs de 1948.
A l’époque le socialiste Jules Moch
(créateur des CRS) n’avait pas pris de gants pour mater les grèves. Plus de 45 000 membres des « forces de l’ordre »
allaient encercler les mineurs. Ces derniers répliquaient et parvenaient même
à faire se replier les CRS. La répression
fut à la hauteur de la résistance ouvrière : trois morts et de nombreux blessés.
C’est d’ ailleurs de là que vient le fameux slogan « CRS SS ».

Après l’appareil répressif direct,
c’est l’appareil judiciaire qui va peaufiner la répression en ciblant ceux qu’il
considère comme leader des grèves. Ils
seront condamnés à la prison ferme, et
pour 300 d’ entre eux pour « entrave à
la liberté du travail », cette liberté retiré
chaque jour à des milliers de salariés
qui se retrouvent au chômage. Mais
n’attendez pas des procès pour entrave
à la « liberté du travail » à l’encontre des
dirigeants de PSA, Arcelor-Mittal, Air
France, Sanofi Adventis...

A l’époque, être viré des houillères,
s’était déjà être condamné à devenir un
paria car c’était perdre son logement,
mais aussi l’école pour ses enfants ou le
médecin (qui était celui des mines !) et
ne jamais plus trouver de travail.
Certains anciens mineurs, ancien résistants pensèrent, que l’État allait finalement reconnaître qu’il avait mal agit. Ils
engagèrent un procès contre le « terrorisme d’État ». Faisant droit à leur
requête, la cour d’appel de Versailles, dans un premier temps, a condamné
l’État à verser 30 000 € aux 17 derniers survivants de la grève. Ils vont recevoir cette somme, ce qui va permettre à
Christine Lagarde [1], pour le compte de
l’État de se pourvoir en cassation. La
déception va être grande pour les
mineurs. Après soixante-quatre ans, de
procédure judiciaire en procédure judiciaire, ils pensaient avoir atteint leur
but : faire condamner l’État.

Une nouvelle sentence est tombée
le vendredi 12 octobre 2012. La cour
de cassation annule la condamnation
pour licenciements abusifs prononcée
en appel. Ce qui veut dire que les
mineurs vont devoir rembourser les 30
000€. Avec le retour de la « gauche » au
pouvoir, les avocats des mineurs pensaient que le gouvernement abandonnerait les poursuites envers les
mineurs [2], il n’en a rien été. L’affaire
sera rejugée par la cour d’appel de
Paris.

G. Bad

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