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Ni Fête du Travail Ni Paix Sociale

Publié le 20 mai 2012

Contrairement à l’an dernier, la gôche politico-syndicale (tous courants confondus) avait décidé de mobiliser sa base pour ce 1er Mai. En effet, face à l’austérité sarkozienne, rien ne vaut une austérité de gauche soutenue par le mouvement syndical officiel. En tant qu’anarchosyndicalistes, nous ne pouvions ni boycotter un 1er mai, ni participer à ce cortège. Nous avons donc décidé de créer un «  Pique et Nique les patrons, les banquiers, les bourgeois, les curés, les partenaires sociaux  ».

Nous nous sommes donc placés le long du parcours, dans un square. Une vingtaine de personnes avaient répondu à l’appel, ce qui est assez positif. Nous avons pendus 7 pantins (en hommage aux 7 anarchistes et anarchosyndicalistes d’Haymarket) : un curé, un capitaliste, un juge, un militaire, un flic taché de sang, le MEDEF et... un syndicaliste jaune. Nous avons déployé une grande banderole « (G)rève générale illimitée-Resistance Populaire Autonome » et déployé quelques drapeaux... Deux cars de police pour nous surveiller, aucun dans la manif syndicale...

Puis le cortège (10 000 personnes, à comparer aux 450 de l’an dernier...) est arrivé. On s’est réparti les tâches : des compagnes-ons diffusaient un tract, d’autres avaient déployé la banderole de l’Union Locale, et un compagnon, entonnait des slogans anarchosyndicalistes au mégaphone. La première remarque, c’est que personne ne s’attendait à voir ça. Si les cortèges CFDT et UNSA n’ont guère apprécié ces pendaisons, les cortèges SUD-FSU-CGT eurent plus ou moins la même réaction : les permanent-es outré-es, la « base » plutôt enjouée face à cette mise en scène symbolique saignante mais libératrice. Plusieurs personnes se sont arrêtées pour discuter avec nous. Puis arrivèrent les cortèges des partis politiques (tous, sauf le NPA et les Verts, se seraient-ils dissous dans le cortège PS ?)...

Un cortège PS plus fourni que jamais. Et là, on a pas pu se retenir de scander «  Ni Dieu Ni Maître, Ni Social-Traître  » et autres... ce qui les a fait sortir de leurs gonds. Particulièrement l’un d’entre eux, qui nous hurla dessus : «  CNT = CIA », « Vous faites le jeu de la police », et à un compagnon « Sale zonard, accroche-toi bien à la vie  » (après le vrai travail de l’UMP, voici que des militants de gauche promettent de poursuivre jusqu’au bout ce même « travail » contre les déviants que nous sommes fiers d’être). Nous avons répondu que « En Grèce, c’est les socialistes » et que les CRS et les Centres de Rétention, c’est encore eux. Et moment de rare félicité, le gros cortège du Front de Gauche qui arrivait derrière, dépité, se mit à crier « Unité, Unité ! ». Bref, ce fut un bon moment, et surtout un succès pour notre syndicat. Nous avons appris par la suite que dans leur discours, les bureaucrates de la CGT ont parlé de nous, apparemment profondément vexé-es...

A la fin du passage du cortège, nous avons pique-niqué. S’en est suivie une discussion en plein air avec une dizaine de personnes, sur le 1er mai, la stratégie anarchosyndicaliste et sur les luttes des sans-papiers, avec la présence d’un militant de Paris. Ce fut pour nous une réussite, un excellent 1er Mai (le deuxième consécutif !). Ainsi les gens du cortège ont pu constater qu’on peut sortir de l’inertie des promenades des syndicats institutionnels, et se réapproprier la rue et l’espace public, en proposant une alternative : la résistance populaire et autonome.
UL CNT-AIT 63

AUCH : La CNT-AIT de Midi-Pyrénées avait décidé cette année d’organiser son rassemblement dans la capitale gasconne. Un joli rassemblement qui créa la surprise, suivi d’un pique-nique musical particulièrement réussi ; le tout a permis de donner d’informer des conflits en cours de nombreux gerçois et de discuter en profondeur des stratégies de lutte au cours du repas.

125° anniversaire du 1er mai 1887

(…) En ce 1er Mai, nous voyons à nouveau le capitalisme et les forces étatiques attaquer la classe ouvrière. La mondialisation a libéré le capitalisme des contraintes des frontières nationales et l’oppression de l’Etat augmente, utilisée par les gouvernements pour attaquer la résistance de la classe ouvrière, tout cela dans les intérêts du capitalisme international. Mais bien qu’aujourd’hui nos fassions face à des conditions remarquablement similaires à celle des travailleurs de 1887, la réponse de la classe ouvrière internationale est différente. (…) En ce 1er Mai 2012, notre message aux travailleurs du monde entier reste le même qu’à l’époque des Martyrs de Haymarket : le Capitalisme est et restera toujours un système basé sur l’exploitation et l’oppression. C’est un système barbare qui engendre la misère humaine, le désastre écologique, le chômage, le fascisme et la guerre. En tant que tel, il ne peut être réformé. Le réformisme est utilisé par le capitalisme afin d’affaiblir et d’ébranler l’auto-organisation, la lutte et l’émancipation des travailleurs. Pour nous, le seul chemin vers l’émancipation est de prendre le contrôle de notre propre lutte : une lutte dirigée contre et en dehors des structures de collaboration de classe et qui, par l’Action directe et la Solidarité doit affronter et défaire le capitalisme pour établir le Communisme libertaire.

Extrait du manifeste pour le 1er Mai 2012 du Secrétariat de l’AIT, Oslo.

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