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Un Autre Futur décembre 2011

Publié le 11 décembre 2011

  Conseil d’Etat

Le Conseil d’État est la plus haute juridiction administrative en France. Donc le Conseil d’État a le pouvoir de remettre en question l’autorité du gouvernement, de le contrôler. Donc, il a le droit d’annuler une décision, action ou loi émanant du gouvernement. On pourrait penser que cette juridiction est garante de la « démocratie » et défend les droits des gouvernés. Les deux exemples suivant dévoilent une vérité quelque peu différente.

Le 28 novembre dernier le Conseil d’État a annulé les décisions du ministère de l’agriculture qui interdisaient la vente et la culture de maïs OGM de Monsanto. Il faut savoir que c’est la Commission européenne qui a déclaré illégale les arrêtés du ministère de l’agriculture, lequel avait évidemment agi suite aux protestations contre les OGM en France.
Le lendemain de cette « très bonne nouvelle » nous avons appris que ce même Conseil d’État avait encore une fois « servi » les intérêt des plus modestes en annulant la décision du gouvernement de geler le prix du gaz jusqu’à mai prochain. Le gouvernement qui est particulièrement avare de générosité envers les plus modestes a été surpassé par l’institution qui le surveille ! On peut donc s’attendre a une hausse de 8 à 10% d’ici peu. Merci, le Conseil d’État.

  La tentation de l’extrême droite

Les déclarations du ministre de la police Guéant faites pour attirer les voix des racistes montre que le gouvernement a peur de perdre les prochaines élections présidentielles. Se sentant en danger, Sarkozy et ses ministres ont choisi de pratiquer la politique de la terre brûlée. Ils ont décidé d’en appeler aux plus bas instincts des Français. S’ils avaient déjà flirté avec l’électorat frontiste en 2007, les sarkozistes ont tellement été discrédités par les affaires et leur politique ultra-libérale qu’il semble qu’ils n’ont plus que l’électorat d’extrême droite comme solution pour garder le pouvoir. Et tant pis si la xénophobie et la haine progressent après leur campagne « identitaire ».

  RSA et prime pour l’emploi

Étant travailleuse précaire et ayant été obligée par la crise a être dans le dispositif RSA il y a quelque temps, j’avais trouvé un boulot en CDD a temps partiel renouvelable tous les mois et payé le minimum légal. Ayant lutté contre les cadres managers harceleurs, les permanents CGT véreux et sexistes et harceleurs aussi, j’ai réussi à ne pas me suicider et à terminer en un seul morceau l’année (non sans effets secondaires psychologiques toutefois). Après cet effort réellement surhumain pour me réinsérer dans le monde du travail et ma contribution à l’économie du pays mais surtout à la richesse de mon patron, j’ai rempli ma déclaration d’impôts avec l’espoir d’avoir assez trimé pour avoir droit à la prime pour l’emploi, ridicule miette du gâteau capitaliste mais petit plus non négligeable en ces temps de crise.
Quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai découvert sur mon avis d’imposition que ma prime pour l’emploi ne me serait pas versée cette année. J’ai eu du mal à comprendre le calcul qui avait permis cette arnaque. Car c’est bien d’une arnaque d’Etat dont il s’agit. En fait j’ai reçu un complément dit « RSA activité », censé aider les gens ayant des petits contrats à s’en sortir. Les sarkozistes avaient beaucoup communiqué sur cette aide nouvelle qui rendait le dispositif RSA plus généreux que le RMI, et donnait un aspect « social » au gouvernement UMP. Mais jamais il n’a été évoqué qu’en fait l’aide « RSA activité » remplaçait la prime pour l’emploi. Comme souvent l’Etat donne d’une main pour reprendre de l’autre, une véritable arnaque !

  Les verts et l’écologie, c’est pas Joly Joly

Le parti Europe écologie les verts (EELV) a montré qu’il n’avait d’écologique que le nom. Depuis la candidature aux primaires de Nicolas Hulot, on savait que ce parti s’enfonçait de plus en plus dans l’écologie de droite, une écologie du développement durable (c’est à dire une « écologie » capitaliste), une écologie pro-nucléaire ! Et quand leur chef, Eva Joly, a l’audace de remettre un tantinet en question l’industrie nucléaire, tous les pontes du parti se sont mis à lui hurler dessus. Si on savait que l’écologie politique avait vendu l’environnement au plus offrant, on est quand même époustouflé par le culot des ces politiciens véreux qui mentent de façon aussi grossièrement. de Danny le Jaune à Mamère le pourfendeur de l’idéologie verte on est servis !

  Angleterre

Le renouveau de la lutte de masse au Royaume Uni est une très bonne nouvelle. Après les manifestations contre les coupes budgétaires dans l’éducation, le mouvement Occupy qui est miraculeusement apparu a Londres, le secteur de la fonction publique semble vouloir aussi revendiquer ses droits. Les plus grandes grèves depuis 30 se sont déroulées fin novembre. Espérons que le Royaume-Uni continuera dans cette voie dans le futur.

  Prime ?

8 €
La prime
aux employés
de sociétés
reversant des
dividendes à
leurs actionnaires
est entrée en vigueur. Le gouvernement avait promis une prime allant jusqu’à 1500 euros par travailleur. La société Securitas a dans un premier temps proposé 3 euros 50 à ses salariés ! Et les syndicats n’ont pas honte de dire qu’ils ont lutté pour obtenir une prime digne..

38 €
C’est le montant de l’amende qui s’applique au "délit" de chercher dans les poubelles de quoi se nourrir. Donc si vous n’avez pas d’argent, et que vous n’avez d’autre choix (ou qu’au contraire vous fassiez le choix de faire de la récup de super marché et autre) sachez que vous devrez vous acquitter de 38 euros d’amende.

34 000 €
c’est le prix de la chambre que Nicolas Sarkozy a utilisée pour le dernier G20. pour une nuit, donc il a dépensé 85 RSA en une nuit...

  Tendance Régressive

Régresser, c’est revenir en arrière. C’est un mot très employé en psychologie. Prenons un exemple : voici un enfant de quatre ou cinq ans. Il est propre depuis longtemps. Un petit frère naît. Alors cet enfant se remet à faire pipi au lit. Il a régressé. Un peu d’angoisse face à l’arrivée du petit frère, peut-être un peu de jalousie... c’est ça l’explication.

Les adultes aussi peuvent régresser. Face à une réalité trop dure, certains ont tendance à revenir en arrière, à redevenir des enfants. Les marchands l’ont bien compris. Ils mettent sur le marché de plus en plus d’objets régressifs qu’ils vendent aux adultes : figurines de personnages de BD, têtes géantes de Mickey, boites en forme de « Lego » géant, marques de sous-vêtements d’enfants qui font maintenant des tailles adultes... Ce marché est en plein développement. Il représente déjà des millions d’euros.

En politique aussi on peut régresser. La pensée devient alors infantile.
Là où il faudrait innover, les programmes politiques reprennent les plus vieilles recettes. Celles, entre parenthèse, qui ont échouées plusieurs fois. Mais, comme elles sont vieilles, elles rassurent ceux qui, face à la complexité du monde veulent des solutions simples. Le fascisme, le fondamentalisme, l’autoritarisme, le racisme, le sécuritarisme... quoi de plus simple ? Mais quoi de plus régressif !

Régresser ou Progresser ?

Régresser semble rassurant mais ne fait qu’aggraver les choses. Acheter une figurine ou voter Le Pen en pensant oublier la crise ou se protéger contre elle, c’est aussi efficace que se remettre à faire pipi au lit pour se protéger contre l’arrivée d’un petit frère. Dans un monde complexe, face à la crise, nous autres anarchosyndicalistes, nous refusons toutes les régressions. Nous appelons au contraire tous et chacun à progresser. La défense solidaire des intérêts des travailleurs, des chômeurs, des jeunes, des retraités... bref de tous ceux qui ne sont pas des privilégiés... pour aller vers une société de justice et de liberté, tel est notre chemin. Rejoignez-nous.

  Le chantre des Béatitudes

Il était une fois une communauté religieuse, mais alors vraiment très religieuse (les Béatitudes). On ne faisait qu’y prier et se mortifier. Pendant que les fidèles priaient, leur chef (le chantre) abusait des enfant. Des dizaines sont « passés à la casserole ». Dans le silence coupable de la communauté. Il paraît que le chantre atteignait plus rapidement la béatitude avec les enfants qu’avec les prières ! Des histoires comme ça, c’est par milliers qu’on les comptes dans le monde. Alors, Messieurs les religieux, vous qui avez manifesté le mois dernier pour faire censurer une pièce de théâtre à Toulouse, un peu de pudeur. Avant de vous occuper de la petite paille dans l’œil des comédiens, occupez-vous de l’énorme poutre que vous avez dans le vôtre. Ça nous fera des vacances.

Admirateur anonymes

Ce 22 ou le 23 novembre 2011, des individus (« admirateurs » anonymes de la CNT-AIT ?) n’ont pu résister à leur envie de visiter notre local toulousain... en y entrant par effraction. Ils ont emporté notre banderole « Ensemble, construisons un autre futur » aux couleurs de la CNT-AIT ainsi que des tracts, brochures, des journaux français et étrangers, des autocollants...et une paire de bottes. Ils n’ont pu qu’être déçus par le peu qu’ils y ont trouvé ; mais nous ne laissons jamais dans notre local ni fichier, ni argent ni matériel informatique ou autre...

Décembre 2001

Ce mois de décembre marque l’anniversaire des 10 ans de la crise en Argentine. Petit rappel des faits. Carlos Menem, politiciens ultra-libéral devant l’éternel, a pris un malin plaisir a vendre l’Argentine aux entreprises privées nord américaines et européennes. En une dizaine d’année il a bradé tout les services publics à ses amis capitalistes, bien entendu il en à tiré profit personnellement.Le résultat fut que le pays, dont la monnaie était alignée sur le dollar artificiellement, sombra dans une crise noire qui fit augmenter l’inflation et plongea les habitants dans la pauvreté. A cette occasion on vit réapparaître les « cartoneros », ramasseur et revendeur de carton en charrette, marqueur de la hausse de la pauvreté en Argentine. La réaction populaire fut vive, des grandes manifestations eurent lieux pendant des mois. Plusieurs gouvernements tombèrent face à la pression populaire. Dans les quartiers les gens se sont regroupés en assemblées populaires pour discuter de politique et parfois s’organiser pour survivre. De cette effervescence est né un slogan plein de sagesse et de bon sens : « QUE SE VAYAN TODOS » (qu’ils s’en aillent tous, sous-entendu
les politiciens)

Il est intéressant de se
pencher sur cet événement qui eut
lieux exactement 10 ans avant notre crise de la dette et le grand mouvement international d’assemblées populaires. On y voit une répétition générale pour les capitalistes escrocs...mais aussi pour la réponse populaire.

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