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Anti LOPPSI 1, 2 et celles à venir...

Publié le 13 mars 2011

Dans nos précédents numéros, sous le titre « La révolte des Gueux »
nous nous sommes faits l’écho des premières manifestations contre
la nouvelle loi de sécurité intérieure, ce fourre-tout liberticide. La lutte,
multiforme, continue. Pour ceux qui la mènent, bien que souvent premières
victimes de ce texte (qui vise en particulier toutes les personnes qui
sont contraintes de vivre dans des logements précaires, logements que le
pouvoir peut désormais détruire quand bon lui chante), elle ne saurait se
limiter à cette loi. Tout le monde a bien compris que LOPPSI un, deux, ou
les suivantes (qui seront encore pires) ne sont que des pièces de plus de la
machine à opprimer. C’est contre toute l’oppression, contre toute l’exploitation
qu’il faut se battre !

Le campement de la
résistance pour la liberté

Un peu d’histoire

Depuis le 15 janvier maintenant,
des êtres humains, nomades, sédentaires,
vivant dans des habitats alternatifs
ou non, se sont réunis sur un
camp d’action et d’occupation. Ils
dénoncent le fascisme institutionnel
(comme en témoignent les nombreuses
lois sécuritaires) mis en
place depuis plusieurs années.

D’abord installés à la Prairie des
Filtres, en pleine ville, les occupants
du campement ont informé la population
toulousaine des dérives sécuritaires.
Ils ont appelé l’ensemble de la
population à entrer en résistance
pour la liberté, face à cet Etat totalitaire.
Ils ont occupé la Prairie pendant
24 jours, bien que la mairie leur
ait demandé à plusieurs reprises de
partir. Ils sont restés. Ensuite, ils ont
décidé par eux-mêmes ensemble,
quand ils devaient partir. Puis, pendant
sept jours, l’opération s’est
déroulée en « campement invisible »
avant de réapparaître publiquement
dans le parc du Château du Mirail.

La vie politique du camp

Leur choix, ce sont des appels à
se rassembler, c’est de créer ce lieu
de solidarité et de le faire vivre, de
défendre la liberté. Ils appellent à
venir discuter, à se retrouver lors des
assemblées générales ouvertes à
tous. Chacun peut s’y exprimer librement
et participer à des actions ou
bien en proposer. La vie et l’organisation
autour de ce camp sont décidées
pendant ces AG.

Cette résistance populaire et
autonome vit grâce aux personnes
qui passent, à ceux qui restent, à
ceux qui contribuent, qui créent, qui
imaginent, qui réfléchissent ensemble.

La solidarité devient plus qu’un
simple mot et prend alors tout son
sens.

Le fait de se déplacer et se retrouver
aujourd’hui dans le parc du
Château de la fac du Mirail n’est pas
un simple hasard. Cela permet : la
diffusion de tracts et d’affiches (à la
fac, dans les quartier populaires qui
l’entourent), d’animer des conférence
et débats dans les amphis, d’établir
un contact avec les étudiants, de
libérer la parole (du peuple, par le
peuple, et pour le peuple), d’organiser
des repas de quartier.
Leur devise « Créer c’est ré-exister.
Ré-exister c’est créer. »
N’hésitez pas. Passez, quelques
minutes, quelques heures, quelques
jours (ou plus) au Campement de la
résistance pour la liberté !

Répression policière
Témoignage

Je voudrais témoigner de l’agression
policière que j’ai vécue hier, lors
du rassemblement de soutien pour
le procès de Tom et Léa à la Cour
d’appel de Toulouse. On nous a tout
d’abord interdit l’entrée. Pourtant,
l’audience est, de droit, publique.

Puis, alors que nous étions rassemblés
pacifiquement devant les
grilles du tribunal, nous nous sommes
fait charger par la compagnie de
CRS qui bloquait l’entrée. Ils ont
entrepris de « s’occuper » des manifestants
à coups de matraque.

À ce moment, nous nous sommes
assis sur le sol, à l’image de
notre pacifisme et de notre non-violence,
l’état d’esprit dans lequel nous
étions venu soutenir Tom et Léa.
Les CRS ont quand même lancé
une grenade à déflagration et deux
lacrymos.

Je tiens à signaler que des enfants,
même des nourrissons, étaient présents
et jouaient tranquillement pendant
ce rassemblement pacifiste.
Notamment les deux filles d’un couple
d’amis avec qui nous étions
venus.

Je reste très choquée d’avoir vu
ces enfants terrorisés par la violence
de la scène, de les avoir vu pleurer en
demandant « Pourquoi » ? Depuis
quand s’en prend-on à des enfants ?
Peut-être depuis que les forces de
l’ordre se permettent de passer leurs
nerfs sur le peuple. Frustration mal
gérée ou manoeuvre planifiée visant
à inverser les rôles en troublant l’ordre
public ? Et faire pencher la
balance d’un jugement...

Marie
Vendredi 18 février 2011

Réponse solidaire
Témoignage

Le jeudi 17 février lors du rassemblement
de soutien à Tom et
Léa, Bruno un défenseur de la liberté
présent à cette manifestation, s’est
fait arrêter. Comparution immédiate
et 3 mois ferme à son égard pour jet
de bière (sans la cannette) sur les
forces dites de l’ordre. On ne savait
pas que les CRS étaient allergiques à
ce point à la bière : si ça se confirme,
il faudra leur en interdire toute
consommation ! ([on peut voir les
images de cette arrestation ->
http://www.youtube.com/watch?v
=Ky7iWMGuugE). La justice est
plus rapide contre les pauvres que
dans l’affaire des emplois fictifs de la
Mairie de Paris (combien d’années
que ça traîne, déjà ?)

Alors que l’Élysée et toutes les sphères du pouvoir sont remplis
d’individus ayant eu, plus ou moins
(et plutôt plus que moins) des affinités
avec les pires dictateurs de la planète
(les Kadhafi, Ben Ali,
Moubarak et autres monstres sanguinaires...),
alors que ces liaisons
leur ont rapporté des milliards d’euros
 ; alors qu’ils ont par conséquent,
eux aussi, de ce sang sur les mains.
Ils ne sont ni jugés, ni arrêtés et
continuent d’exercer en tant que
ministres ou présidents !

Les forces dites de l’ordre sont
les mêmes partout. Dès que le peuple
se bat pour la liberté, alors elles
le tabassent et cela sur les ordres des
gouvernements corrompus.

Le vendredi suivant, en solidarité
avec Bruno, nous étions une bonne
trentaine de personnes à nous rassembler
devant la prison de Seysses ;
des hommes et des femmes du
Campement de la résistance pour la
liberté, quelques un de leurs amis et
quelques militants de la CNT-AIT.

Départ place de la Libération
(tout un programme !), direction la
prison.

Tous le long de cette marche
pour la liberté, des tracts ont été distribués,
des discussions se sont
nouées avec toutes les personnes
que l’on a pu rencontrer.

Cette démarche a été bien reçue
par les personnes que nous avons
croisées ! C’est accompagnés par
beaucoup de sourires et des mots de
sympathie des habitants et dans une
ambiance décontractée que sommes
arrivées devant la prison. Aucun
CRS en vue, quelques gendarmes
présents, ici et là, ils n’avaient pas
l’air au courant de notre arrivée.

Nous avons commencé à sortir le
matériel de propagande révolutionnaire
 : guitare, harmonica, mégaphone,
et camion sono (pas celui de la
CGT !). Nous avons chanté et crié
notre solidarité. Nous étions présents
pour nos amis, les prisonniers,
privés de liberté enfermés injustement.
« A BAS LES PRISONS ».
D’autres personnes ayant des amis
ou de la famille en prison se sont
arrêtées à nos cotés, ont passé leur
message au mégaphone, et nous ont
remercié de notre présence. Et nous
avons continué...
« C’est brique par brique, mur
par mur, que nous détruirons toutes
les prisons
 ».
« Un peu partout le peuple s’unit
et défend la liberté
 ».
« Nous sommes la pour vous ».

Des poings se sont levés, de la
musique a vibré. L’émotion se ressentait,
et cela autant à l’intérieur
qu’à l’extérieur de la prison.
Nous sommes restés ainsi plusieurs
heures. Puis vint l’heure du
départ de la prison et du retour vers
la place de la Libération. A bientôt,
courage, on pense à vous, on lâche
pas le morceau.

Vive la résistance populaire autonome.

Vive la révolution.

Bernard

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