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UNE AGITATION PERSISTANTE

Publié le 11 novembre 2007

Décrite par "Le Monde" (voir en bas de page) comme une "agitation persistante" dans les facultés, la lutte entamée depuis la rentrée, même si elle est minoritaire, est riche de potentiels. D’abord, parce que ceux qui font entendre leurs voix tirent les bilans des mouvements récents, et qu’ils se situent d’emblée loin du folklore étudiant d’extrême-gauche qui avait usé les luttes jusqu’à la corde. Ensuite et surtout parcequ’ils cherchent, par leurs interventions à s’échapper du monde étudiant pour rentrer en phase avec un contexte social de plus en plus chargé.

D’une part la morgue, le cynisme, la corruption d’un pouvoir ; de l’autre, une dégradation générale des conditions de vie de la population. D’une part, un oligarque qui se fait voter, à la hussarde, 140 % d’augmentation de son salaire (et qui, par la même occasion, fait tripler le budget de fonctionnement de l’Elysée, afin d’être sûr de jouir de tous les petits plaisirs de l’existence), de l’au-tre, une masse de gens qui se débattent avec des salaires de misère, des RMI et autres allocations lamentables au regard du coût de la vie. Cette situation trace de plus en plus nettement les lignes d’un combat classe contre classe.

Ce combat, nié depuis des décennies, par la bourgeoisie, les réformistes et, chose étonnante, par certains milieux de révoltés, est en train de prendre une ampleur encore masquée par de faux-semblants. Cette confusion trouve principalement sa source dans une escroquerie qui, si elle est perçée à jour par de plus en plus de gens, en trompe encore assez pour se maintenir. C’est tout simplement que les organisations qui sont sensées représenter les salariés font purement et simplement partie des négateurs -et plus exactement des liquidateurs- de la lutte des classes.

Ainsi, les syndicats poussés par la grogne montante, mais également par le succès inattendu de la journée du 18 octobre ainsi que par l’ampleur des derniers conflits sociaux, se trouvent obligés, pour ne pas se dévoiler totalement, d’organiser, avec la plus mauvaise grâce du monde, des “journées d’action”. Ces journées, ils les espèrent partielles, coporatistes et centralisées ; c’est-à-dire propres à mener aux défaites. Bien que beaucoup sachent ces syndicats à la solde du pouvoir, les grévistes, c’est-à-dire une des fractions les plus conscientes de la population, vont, au moins au départ, suivre ces syndicats. Les minorités agissantes déjà à l’oeuvre, elles-mêmes n’auront d’autre choix, (parce qu’il faut contacter les plus radicalisés des grévistes) que de rallier ces journées, au risque de s’y engloutir !

Cette spirale de contradictions doit être rompue si on veut éviter que l’engloutissement des luttes que nous avons observé depuis des années se perpétue. La première mesure utile, c’est décidément de rompre avec le suivisme qui caractérise les officines gauchistes et de faire entendre tout de suite un autre son de cloche, de poser les vrais questions. Dans plusieurs villes, des compagnons de la CNT-AIT, étudiants ou employés, sont investis dans la lutte des facs qui démarre. Des informations, des analyses, des débats, provenant d’eux ou d’autres internautes, sont publiés au jour le jour sur le forum du site animé par la CNT-AIT de Caen.

Nec mergitur

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