La gauche théo-compatible au pied du mur

Cette vague de contestation contre l’autoritarisme des mollahs met dans cette région du monde, au pied du mur toute la gauche et l’extrême gauche « théo-compatibles » de France, qui tentent depuis des années d’ethniciser la question sociale, ou de la marier avec des revendications religieuses, avec un arrière-goût de racisme et d’antisémitisme. Une « spéciale dédicace » à toute cette gauche qui défile avec les fondamentalistes religieux les plus réacs... mais musulmans, gauche comme LFI, EELV, les nationalistes tiers-mondistes du PIR, le NPA et toute cette prétendue gauche « déconstruite », mais complètement, à côté de ses pompes.

Ça ne date pas d’hier

Pour comprendre un peu toute cette merde religieuse en Iran, il faut comprendre comment la gauche iranienne et Française ont été complices, des futurs assassins au pouvoir aujourd’hui en Iran.
On oublie un peu vite qu’en Iran à la fin des années 70, les communistes iraniens ont bel et bien fait une alliance avec les fondamentalistes chiites. Ils partageaient avec les islamistes, une certaine défiance vis-à-vis de l’occident, certes pas forcément pour les mêmes raisons. Mais ces (ex)militants aujourd’hui regrettent amèrement leur soutien, à ceux qui, de nos jours, traquent de façon implacable toute opinion discordante. Les survivants des organisations de gauche, et du TUDEH en particulier, qui fut l’un des PC les plus puissants du Moyen-Orient à cette période, et donc de ce fait un allié important pour les fascistes religieux chiite, ces ex-militants sont encore, de nos jours, en exil un peu partout dans le monde ; lis ont reçu le soutien ici en France des intellectuels de gauche comme Sartre, Foucault, Beauvoir, et d’autres...

En effet, la montée révolutionnaire en Iran intéressait beaucoup l’intelligentsia, en particulier française. Michel Foucault ira à deux reprises en Iran en tant que reporter pour le journal italien « Corriere della sera », et profitera de son séjour pour étudier de près la formation des mouvements révolutionnaires locaux. Sa fascination pour la prétendue puissance révolutionnaire du chiisme, son concept foireux de « spiritualité politique » -il considérait l’islam chiite comme la religion des opprimés (NDR : source l’OBS du 7/02/18, par Éric Aeschimann)-, on reconnait là, l’un des précurseurs, de cette gauche théo-compatible, plutôt antiprolétarienne, très méfiante du combat social, considérant les philosophies « du siècle des lumières » comme des niaiseries (vue et entendu par l’un de ces chroniqueurs youtube de « gôche ») et si prompte à faire des procès en islamophobie, en défendant qu’ils le veuillent ou non des régimes politiques authentiquement réactionnaires.

Au Moyen-Orient et généralement dans un certain nombre pays de culture musulmane où la religion est particulièrement prégnante, être athée, féministe, militant des droits de l’homme, communiste ou anarchiste, révolutionnaire ou pas, se révèle être particulièrement difficile. De temps à autre nous avons des nouvelles de compagnons, Iranien, Turc, Afghan... qui sont dans des situations difficiles, voire de survie et que nous soutenons du mieux que nous pouvons devant les dangers de mort qui les guettent.

Différences entre eux et nous

En tant qu’anarchosyndicalistes et anarchistes prolétariens, nous nous basons sur des critères importants, que sont les classes sociales, notamment déterminées par nos activités professionnelles dans la société, et qui nous assignent à une place précise qui est généralement le prolétariat.

La gauche théo-compatible (et post-moderne, ça va ensemble), relève d’une philosophie plus ou moins vaseuse, et mouvante qui épouse à peu près presque toujours, des concepts à la fois ultra-libéraux et conservateurs, voire obscurantistes : la classe sociale (et toujours la classe sociale, et les femmes  !) est alors remplacée par le ressenti émotionnel, l’identité, l’individualisme, la couleur de peau, la religion ou ce qui est supposé être sa religion, son genre (selon l’humeur du moment), sa sexualité...
De tout ce fatras conceptuel, il en ressort des soutiens, au nom de l’antiracisme, à toutes sortes d’ordures religieuses, ou nationalistes tiers-mondistes, sous-entendu qu’ils ne soient pas des occidentaux et des « blancs hétéros, etc.. ».
Force est de constater qu’une partie de la gauche et de l’extrême gauche, marche main dans la main, avec la racaille religieuse la plus obscurantiste.

Ainsi nos gauchistes, pas islamophobes pour deux sous, et les mots d’ordres vidés de leur sens, comme leur fameuse « convergence des luttes », font les yeux doux à des gens comme Houria Bouteldja, qui prétend que chez les musulmans il y a de l’homophobie, mais soft, et que de toutes façon c’est la faute aux Européens qui ne sont que des colons (!). Je ne sais pas ce que signifie pour cette femme le terme « soft », mais quand elle essaye de faire passer les islamistes pour des doux agneaux, qui peut la prendre au sérieux ??? Si je me souviens bien c’est elle qui disait,

« Il n’y a pas d’homosexuel en Iran », C’est Ahmadinejad qui parle. Cette réplique m’a percé le cerveau. Je l’encadre et je l’admire. (…) Ahmadinejad, mon héros. (…) La Civilisation est indignée. (…) Et moi j’exulte. »

Curieux pour quelqu’un qui a cette obsession de « l’impérialisme culturel blanc », partout et à toutes les sauces, ce qui entraînerait la déchéance du monde « néocolonial ». Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de penser que la disparition des homosexuels en Iran, est plus ou moins semblable à la disparition des juifs vivant dans les pays Baltes, exterminés par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.
C’est vrai j’oubliais, ils sont antisionistes, pas antisémites et homophobes, mais soft.