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CORONAVIRUS, UNE CRISE MONDIALE QUI RÉVÈLE LA VRAIE NATURE DU SYSTÈME

Publié le 18 mars 2020

Le constat est terrible : face à l’épidémie de Coronavirus, les gouvernements démocratiques modernes recourent aux mêmes recettes utilisées par tous les pouvoirs, même dans les temps les plus anciens : isolement des territoires infectés, confinement des populations, arrêt de toutes les activités sociétales, recours à des pratiques magiques. Modernité oblige, les prières publiques, bénédictions et autres processions moyenâgeuses sont remplacées par les grandes messes télévisées, les discours ministériels pleins d’emphases et les interventions magico médiatiques de notre président. Dans les siècles passés, les populations s’en remettaient à la religion pour se protéger des virus, l’État aujourd’hui prétend jouer le rôle autrefois dévolu à la religion avec le même succès.

  CHRONIQUES D’UNE DÉBÂCLE ANNONCÉE ... du 8 au 17 mars

  1 : Premier temps

(8 mars)

Depuis des décennies, des technocrates imbus d’eux-mêmes, méprisant des travailleurs et de la population, nous ont pondu nombre de réglementations aussi absurdes qu’autoritaires, à l’instar de celles qui ont empêché les officines pharmaceutiques de fabriquer leur propre désinfectant.

À la condition que celles-ci puissent se procurer les matières premières, il faudra attendre jeudi au mieux pour en bénéficier. Plusieurs mois de retards donc pour prendre une mesure pourtant simple.

S’asseoir sur une réglementation stupide et laisser faire les travailleurs,
c’est le genre de retard qui se payera en nombre de morts.
À l’heure actuelle, il manque encore de tout le matériel préventif, de tests, de gants, de gels, de masques adéquats… Et l’on sait pourquoi.

Par décision technocratique, aucun stock important de ce matériel n’a été réalisé, c’était une décision criminelle, d’autant que l’on sait que pour d’autres produits comme les armes, les bombes et les grenades, les stocks sont renouvelés en permanence.
Dans la phase de prévention, nous avons donc été réduits à des mesures palliatives destinées à masquer les carences d’une bureaucratie qui a désorganisé la production pour plus de profits financiers.

C’est ce qui explique que cette phase de prévention est en passe d’être perdue .

Les responsables de cette première défaite seront-ils meilleurs dans la phase thérapeutique ?

Des travailleurs de la santé

  2 second chapitre : la religion n’est plus ce qu’elle était

(9 mars)

Battons notre coulpe, nostra culpa, on s’était donc trompé ; oui on avait parlé du retour du fait religieux, de la croyance et de la foi, ce n’était que le retour des éternels tartuffes. Un coup du sort, un virus inconnu, et plouf, le pèlerin se fait rare. Lourdes se vide, la Mecque broie de la pierre noire et les grenouilles de bénitier sont à sec. Incroyable.

Saint Louis touchait les pustules des malades et lavait leurs pieds crasseux pour les guérir, le Pape, François le Planqué, enregistre sa messe dans son bureau. Vulgum Youtubus. Ces dévots n’étaient donc que pure façade, faisant juste profession de nous pourrir l’existence.

En attendant les médecins, infirmières et autres soignants espèrent toujours un miracle, celui des masques, où sont-ils. Une copine portugaise explique « l’État portugais aurait commandé des masques au Brésil, mais ils sont bloqués en transit Afrique ». Mais les Africains qui en auraient pourtant bien besoin n’en bénéficieront pas pour autant ... Ils n’ont pas du prier assez fort ...

L’Italie riche en églises, le semble bien moins en respirateurs artificiels, quelques centaines tout au plus, une commande de 2000 d’entre eux vient d’être passée, qui va les produire et par où vont-ils passer ? Les voies de la mondialisation capitaliste restent impénétrables. Amen.

Quant aux travailleurs, ceux des transports, du commerce et tant d’autres qui assurent la vie quotidienne, ils restent en première ligne, sans protection. Ils n’attendront pas le jour du jugement dernier pour en tirer les conclusions qui s’imposent.

Quelques mécréants immunisés contre la peste religieuse

  3 : Il faut sauver les urnes

(11 mars)

La bataille de la prévention est perdue, nous avons dit pourquoi, il n’y a, semble-t-il, pas de savon dans les écoles. Le virus circule et fait son œuvre. En ce qui concerne la phase de traitement, la situation italienne nous montre qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. Ce sera de la médecine de guerre.

Les technocrates feront le reste, ils géreront la pénurie dont ils sont responsables, ça ils savent faire. Déjà devant le vide de moyens et de personnel, leur parole se veut rassurante : la maladie est grave, mais pas trop.
Attendons maintenant avec curiosité leurs prochains éléments de langage, pour qu’on voie bien comment tout cela est positif.

En attendant, l’État français veut tenir jusqu’au 22 mars, car il lui faut continuer sa vie à lui, cette abstraction nuisible dont on voit aujourd’hui comment elle s’oppose aux forces réelles de la société. Et tant pis si les jours perdus pour cause de farce électorale se traduisent en victimes supplémentaires.

  4 : L’État freine l’épidémie, mais pas trop

(13 mars)

Olivier Veran annonce donc ce matin la distribution de masques FFP2 immédiate, immédiate en prenant son temps et en commençant par les zones les plus touchées, c’est à dire encore au compte-goutte. En janvier, Buzyn affirmait que porter un masque ne servait à rien, en février le professeur Salomon disait que doubler les masques FFP1 suffisait, en mars Veran se rend compte que comme nous l’avions écrit les FFP2 sont indispensables pour a minima protéger les personnes qui en ont besoin. Le hic est que dans ces zones les plus touchées les soignants ont déjà été gravement exposés…
Donc trop peu, trop tard.

L’intervention de Macron était destinée à communiquer pour sauver ce qui est essentiel à ses yeux, un processus électoral futile, freiner oui, sauf pour les élections. Constatons qu’elle a aussi fait monter l’inquiétude d’un cran dans la population. Tel qui hier matin, fanfaronnait sur la gripette ou le gros rhume songe maintenant à se bunkériser. Comme grâce à nos technocrates nous sommes rentrés dans une phase exponentielle de l’épidémie et que le nombre de cas va augmenter avec son cortège de témoignages tragiques, l’inquiétude risque de se transformer en panique.

De la part des politiciens, rien ne nous étonne. De façon unanime, ils n’ont pas voulu casser leur joujou et appellent ce caprice l’union sacrée. Pour ce vote n’ayant rien d’urgent, ils vont sacrifier de rares moyens de prévention qui vont cruellement manquer ailleurs,

Du coup, tout cela nous dit qu’on peut désormais se poser la question : le second tour aura-t-il lieu ?

  n° 5 : OÙ SONT LES MASQUES ?

(14 mars)

Là est la question qu’on doit encore poser, la question dont la réponse à elle seule reflète la faillite du système qui nous a conduits à la catastrophe sanitaire que nous allons vivre.

IL N’Y A PAS ASSEZ DE MASQUES.

Nous, anarchistes, nous le savions dès le départ, car nous n’avons aucune confiance sur un système où le pouvoir de quelques-uns protège les profits de quelques autres.
Les discours de Salomon étaient du pipo, car leur politique c’est la corruption.
D’autres collègues ont voulu y croire, ont attendu et attendent encore, mais leur colère aussi est en train de monter.
Déjà, le 15, le numéro qui a fait la fierté de la médecine française, le 15 est débordé, souvent le 15 ne répond plus.
Preuve, s’il en faut encore, qui démontre à quel point la politique a détruit notre système de santé.

La question des masques, c’est la question des canots de sauvetage sur le Titanic, elle n’explique pas tout, mais elle est hautement significative.
Comme pour le Titanic, il en faut pour tout le monde, mais il n’y en a pour presque personne.
Il faudrait 100 millions de masques FFP1 et 10 millions de FFP2 PAR JOUR et à côté de ça on nous cause d’un stock « stratégique » de quelques millions de masques.
Demain dimanche, contrastant avec cette pénurie de ce qui est vital, il y aura abondance d’énergie pour le vide électoraliste.
Misère du capitalisme, faillite de l’état.

  6 : Le syndrome de la Montagne Pelée

(16 mars)

Voilà on y est, c’est la phase 3, c’est officiel, le virus circule partout, à voir toutes les carences de l’État, il aurait eu bonne grâce de s’en priver.
Pas de gel pour tous, pas de masques pour tous, pas de tests suffisants, prévention presque zéro, c’est la conséquence de l’inconséquence technocratique.

La leçon a-t-elle servi ? Les soignants disent que maintenant il faut rester chez soi, bizarrement les politiciens ont trouvé un « conseil scientifique » qui affirme l’inverse : il faut aller voter, qui croire ?

Le cirque électoral a débuté, un Lyonnais témoigne sur l’ambiance dans un bureau de vote « aucune distance de sécurité, aucun sens de circulation, les électeurs entassés, agglutinés, ça touche les rideaux, tous les bulletins, faut se pencher à 50 cm du visage de l’assesseur pour signer. ». Voilà de quoi perpétuer les dégâts sanitaires.

C’est pour assurer le second tour des élections législatives de 1902 que les habitants de la vile de Saint-Pierre en Martinique ont été exterminés. Le gouverneur de l’époque un certain Mouttet n’avait pas voulu évacuer la population, il fallait rester pour voter… Le 8 mai 1902, l’éruption de la Montagne Pelée fait vingt-huit mille morts… un « avis scientifique » sorti du chapeau par Mouttet avait affirmé qu’il n’existait aucun risque.

  7 : Le retour du Maréchal Leboeuf.

(17 mars)

Le 13 mars, cette chronique posait la question : « le second tour aura-t-il lieu ? » À ce jour, nous avons la réponse.

C’était pendant que le microcosme politicien, de l’extrême gauche à l’extrême droite, ne voyait pas plus loin que la fente de l’urne. Devant la colère que cela a provoquée parmi les soignants tous ces irresponsables se sont empressés de renvoyer la patate chaude à la population. Le français est indiscipliné, il ne comprend pas la différence entre sortir pour aller voter et sortir pour faire une balade. Le français est glouton, il a mangé tous les gels et les masques que les politiciens n’ont jamais prévu de stocker. Le français est populiste, il suffit qu’un ministre affirme qu’il n’y a pas de pénurie alimentaire pour qu’il ne le croie pas, et qu’aussitôt se vident les rayons de pâtes.

Devant tant de désordre et de mécréance, il était urgent de prendre des décisions importantes, nous avons un chef, Macron et nous avons des généraux, ses ministres. Ces gens-là sont précisément ceux qui nous ont conduits à la catastrophe sanitaire que nous vivons. Hier encore ,notre nouveau Churchill encourageait la population à sortir en allant au théâtre. Comme le bilan humain de leur crétinisme risque d’être lourd, il était urgent pour tous ces technocrates imbéciles de devenir grandiloquents et de bomber le torse.

L’histoire de France connait bien ce type de forfanterie militariste. Rappelons-nous celle du 15 juillet 1870. Ce jour-là, le ministre de la Guerre le bien nommé Leboeuf, Maréchal de son état, déclarait à Napoléon III qu’il ne manquait pas un bouton de guêtre à l’armée française.
On connait la suite, ce fut la débâcle d’une armée qui manquait de tout. Une débâcle qui allait voir en deux mois le pays s’effondrer. Sedan, la reddition de l’Empereur, la trahison de Bazaine, la déchéance de cette clique d’incapables prétentieux, la proclamation de la République, le siège de Paris puis la proclamation de la Commune le 18 mars 1871.

Nos dirigeants n’ont pas peur de l’épidémie. Ils craignent qu’elle mette à jour leur action nuisible à la société humaine. Et que cet éclairage provoque une série d’événements semblables à ceux qui se sont produits ici il y a 150 ans.

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